J’ai failli abandonner ce livre à la fin du (très long) deuxième chapitre. Et une fois l’ultime page tournée, je ne suis pas convaincue d’avoir pris la bonne décision en persévérant dans ma lecture. Je n’ai pas pu m’impliquer avec les personnages, m’investir dans l’histoire. Je n’en pense rien. Je ne sais même pas ce qu’Agnès Martin-Lugand a essayé de faire avec Désolée, je suis attendue. Le roman raconte l’histoire de Yaël, que l’on rencontre une première fois âgée de 25 ans, nouvellement diplômée, un premier emploi en poche littéralement tombé du ciel et dont elle n’a que faire, toute à l’insouciance de sa jeunesse, entourée de ses 5 amis, plus proches qu’une famille. Flash-forward de 10 ans, Yaël n’a plus rien d’une fêtarde, c’est une bête de travail, investie à fond dans ce premier emploi qu’elle n’a jamais quitté, bras droit du patron de l’agence de traduction qui l’a prise sous son aile, et l’a façonnée pour être la meilleure. En contrepartie, elle s’est éloignée de sa bande qui signifiait tout pour elle. Yaël ne revoit plus que 4 d’entre eux, un peu par obligation, et la rencontre finie toujours à couteaux tirés. Le dernier individus du groupe d’amis, Marc, personne n’en a eu de nouvelles depuis 10 longues années. Alors que Yaël enfoui cet abandon au plus profond d’elle même, il s’apprête à ressurgir dans leurs vies. Au travers de Yaël, ce roman traite de la dépendance au travail et des blessures affectives. Enfin, c’est ce qu’il essaye de faire croire. Le traitement plutôt Chick-Lit (parfait pour l’été vous me direz) diminue fortement l’impact du récit, la faute aux personnages et au déroulement de l’histoire plutôt clichés. Dans le cas de Yaël, son acharnement au travail telle qu’il est décrit frôle la maladie psychologique, elle part vraiment vraiment très loin, et j’ai du mal à croire que quelqu’un dans cet état puisse s’en sortir aussi facilement et rapidement que cela est décrit dans le roman. Mais soit, les prises de conscience violente, cela arrive après tout. Sauf que celle-ci, j’ai eu du mal. J’ai du mal à croire que ses amis aient pu la regarder s’auto-détruire de cette façon en ne l’obligeant qu’à venir les voir une fois par moi. Également, la vie de Marc me fait doucement sourire. Si dans le prologue l’insouciance de Yaël me faisait sourire mais tiquer, (Quel jeune de 25 ans est indifférent à un premier emploi ? Soit on est heureux de l’indépendance qui s’annonce, soit on est contre le travail, et cette offre rendrait plutôt aigre), la chance qui tombe sur Marc est franchement indécente. Et puis quand on le revoit 10 ans plus tard, son détachement de toute technologie, sa façon de « prendre son temps », son amour des vieux meubles et vieux objets, tout était beaucoup trop prononcé pour rendre le personnage palpable. Ce n’était qu’un cliché de vieux hipster, et vraiment, non, sa philosophie à deux balles m’a gonflé. Ce livre, son propos, ses personnages m’ont laissés blanches. Alors ça se lit très facilement, je vous encourage donc à essayer, d’autant plus si le sujet vous intéresse. Mais n’en attendez pas trop. La Chick-Lit qui se prend au sérieux, avec moi ça ne passe pas.
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Pour être honnête, je suis un peu circonspecte. Je ne sais pas si j’aime bien, je ne sais pas si je trouve ça crédible, je ne sais pas si je vais arrêter ou si je poursuis mes lectures aveuglément à la recherche de ce qui fait que tant de gens aiment. Les Gardiens des Cités Perdues, les aventures de Sophie, Fitz, Keefe et les autres ; franchement, je ne sais pas. Le troisième tome se clôture, j’avais le sourire une fois le livre fermé, pourtant, l’idée de commencer le quatrième me laisse plutôt indifférente. Il faut dire aussi que ma lecture du premier tome a été difficile. Cela fait bien longtemps que j’ai laissé les livres aussi jeunesse derrière moi, et un sursaut de nostalgie provoqué par l’été m’a convaincu de sauter le pas. Douche froide. Tout va très vite, les personnages sont rapidement présentés, ce qui les rends plus clichés que sympathiques. Pour ceux qui ont vécu dans une grotte pendant les 5 dernières années, on y découvre Sophie, une lycéenne de 12 ans (oui oui) qui apprend qu’elle n’est pas humaine, qu’elle est une elfe, et que son peuple d’origine la recherche depuis sa naissance. Elle laisse derrière elle sa famille, et entre dans un nouveau monde, avec une nouvelle scolarité, des amis, mais également beaucoup d’épreuves et de conflits. Outre le fait que j’ai trouvé l’univers un poil jeunesse (des dinosaures fluos… j’ai visiblement dit adieu à mon âme d’enfant), un point m’a dérangé pendant toute ma lecture (et si je l’ai maintenant mis derrière moi, il revient me titiller de temps en temps) : pourquoi, comment, qu’est-ce que, bon sang, si les elfes sont immortels et que moins de 200 d’entre eux sont morts depuis les débuts de l’humanité, comment peuvent-ils encore tenir sur Terre si chaque année au moins une dizaine d’entre eux sont à l’école ? Une dizaine de naissances par an au minimum. Ça ne tient pas debout. Et c’est le fondement de la base de l’univers. Pourquoi ? Bref, devant la pluie d’éloges que provoque cette série (et au souvenir apocalyptique de ma lecture de Harry Potter 1), je me suis fait violence, j’ai embrayé sur le 2e tome, une semaine plus tard sur le 3e. Et oui, c’est plaisant. On découvre, tout doucement, les personnages, toujours avec un curieux manque de subtilité, mais tout de même plus développés. Le monde se dessine également, et s’il y a toujours des choses qui me font tiquer (mais c’est pas possible qu’il y ait aussi peu d’anciens avec des oreilles pointues...et pourquoi ont-ils ce rapport à la mort s’ils sont éternels…), je passe outre, et je profite de ce qu’il y a. Des péripéties à la pelle, des grands moments d’émotions et d’incompréhensions (Sophie reste une humaine ne connaissant pas tous les usages du monde des elfes), des romans qui réchauffent un peu le cœur. Ne vous attendez pas à retrouver du Harry Potter, comme cela est souvent mis en avant. C’est moins bien, il n’y a pas un tel sentiment de familiarité avec les personnages, c’est mieux, les thématiques de l’amour et l’amitié y sont plus crédibles. Les failles de l’univers sont différentes. Tout est différent. Mais il reste toujours un peu de magie. Donc voilà, un avis en demi-teinte pour la première moitié des Gardiens des Cités Perdues. Peut-être ai-je perdu depuis trop longtemps mes étoiles dans les yeux. Pourtant, je dois reconnaître qu’il y a un charme et une simplicité rafraîchissante entre ces pages. Un arrière-goût subtil de reviens-y. C’est un livre que j’aurais adoré découvrir 10 ans plus tôt. Maintenant, tout a changé. Ce sont peut-être tous ces changements qui font de cette série un bonbon doux-amer pour moi. Mais il faut reconnaître qu’écrire ces lignes me convaincs déjà d’attraper le quatrième tome. Ouais. (Mais me***, comment ils font pour ne pas se marcher dessus?!)
Les métiers de la communication ont de beaux jours devant eux. Goodreads également. Parce qu’il a suffit d’une chronique, une seule, pour me convaincre de reprendre un livre abandonné quelques semaines plus tôt. Aimer. Et devoir attendre le deuxième tome, avec une impatience a peine dissimulée. The Cruel Prince a des bases assez peu originales. Un monde faërique existerait en parallèle de notre Terre, monde faërique bien évidemment mal développé (eh, on est dans du YA, tu voudrais quand même pas des descriptions, du background et de l’Histoire), notre héroïne est une outsider, une jeune humaine qui cherche à se tailler à grands coups de couteaux une place au soleil de ce nouveau monde, et le héros est un jeune branleur insupportable mais tellement mignon. L’écriture va de pair avec ce genre de récit, elle est efficace et claire, mais manque de charme.
Rien de mal à tout ça, sinon que oui, ce n’est vraiment pas original. Et c’est aussi très bon, bien meilleur que la plupart des (nombreux) romans du genre. Holly Black connaît son métier. Parce que Jude n’est pas la première Mary-Sue badass venue jusqu’à devoir faire de véritables choix (Cardan est quand même un bon branleur), et surtout parce le récit va vite, très vite, et propose de nombreuses péripéties tout à fait jouissives, je recommande chaudement The Cruel Prince. C’est une lecture divertissante bien menée, et même si cela a pris du temps, je me suis suffisamment rapprochée des personnages pour être impliquée dans l’histoire, pour vouloir retrouver Jude, Cardan, mais également les personnages secondaires (esquissés grossièrement pour la plupart, mais qu’importe, cela suffit). Le livre n’est pas très long, et si j’aurais aimé qu’il le soit un peu plus (qu’on développe un peu l’univers, que diable), l’autrice a fait son choix. Les personnages ne se reposent jamais, le lecteur non plus. Le ton va crescendo, les enjeux sont personnels au début du récit (et un peu potaches), mais ils deviennent bien plus importants les pages défilant, le ton s’assombrit, et le twist final ne promet que du bon pour la suite, le très attendu Wicked King. Vraiment, The Cruel Prince ne paye pas de mine. Et si ce n’est pas un livre qui transforme la vie du lecteur, c’en est un qui s’installe durablement dans son esprit, pour le hanter de temps en temps. Surtout, cen'est pas roman a être mis en valeur par une chronique. Il se dévore, et vous réussissez à être embarqué dans l'histoire, ou vous restez en surface (comme j'aurais pu le faire). Si vous plongez, nul doute que vous êtes bon pour des couinements de rage, des yeux écarquillés et un cœur serré. C'est ce que j'ai vécu, et ça faisait du bien. Alors oui, oui, vite, The Wicked King. Le Chœur des Femmes est un coup de cœur comme j'en ai rarement eu, et une déception on ne peut plus amère. Parce qu'il traite d'un sujet compliqué à aborder, que son auteur maîtrise, et sur lequel il a beaucoup de choses à apprendre à bien des lecteurs. Parce qu'il a voulu romancer son propos, et que si le talent de l'écriture est bien là, celui de créer des personnages et une histoire est aux abonnés absents. Et vraiment, vraiment, lisez ce livre. Les faiblesses sont évidentes. Le roman est long, parce que Martin Winckler a voulu, en plus de défendre sa thèse, créer un récit agréable à lire. Si l'ensemble est effectivement fluide, j'ai tellement eu envie de tarter les personnages (l'héroïne en tête, que le lecteur est pourtant censé apprécier puisque suivant le même chemin intellectuel qu'elle) que j'ai bien grincé des dents à ma lecture. Mais ce roman reste une petite pépite, alors ne parlons pas de ce qui fâche, ne parlons d'une mauvaise histoire dont la fin m'a fait l'effet d'une soupe à la Desperate Housewives. Parlons du vrai sujet du Choeur des Femmes. A la base, un constat de la part de l'auteur (médecin) : les femmes sont souvent peu prises au sérieux par le corps médical, et leur confort est rarement une priorité, ce qui implique beaucoup de conséquences. Difficultés à être correctement diagnostiquée, méfiance envers les soignants (et donc agissements tardifs), perte de crédibilité puis de confiance en soi, isolement face à sa douleur. Les médecins de la «vieille école», que dénonce Martin Winckler, persuadés d'avoir le seul savoir valable de leur côté, ne sont pas à l'écouté de leurs patient-e-s, ce qui créé au mieux de l'inconfort, au pire des drames médicales. Un sujet grave, mais traité intelligemment. Je peux reprocher les faiblesses de la narration, mais elle permet au moins de ne pas rendre l'ouvrage trop grave. Car seule l'histoire de Jean et de son mentor sont inventées. Tous les cas médicaux romancés ici sont issus de faits réels (l'auteur se permet de le préciser dès la première page). Et en plus d'être franchement inquiétant, ça ne me donne personnellement pas très envie de tomber enceinte. Je ne m'attarderais donc pas à vous parler de l'ambiance du récit, du développement des personnages, des twists incroyables de l'histoire. Je m'en fiche, et franchement, ce n'est pas ce qu'il y à sauver. Malgré tout, lisez ce livre. C'est d'utilité publique. Parce que cela permet de s'armer contre des situations que l'ont peut être amenée à affronter. Parce que cela permet de comprendre un pan de l'univers médical (gynécologie bonjour), cela permet de comprendre des souffrances, des sources d'inconforts, des faiblesses. Une partie de la vie que rencontre 51% de la population française, et qui concerne 100% des gens. C'est important. Vraiment. Je ne suis pas sûre d'avoir convaincu du mieux que je pouvais, mais lisez Le Choeur des Femmes. Into The Blue était le livre pour combler mon été. Le livre parfait pour combler n'importe quelle saison, d'ailleurs. Mais il faut dire qu'avec son pitch hawaïen, la mer et le sable qui coulaient entre mes doigts, le soleil qui émanait des pages, le livre de Pene Henson réchauffe le cœur et l'esprit.
Le roman est classé romance, et c’en est une, incontestablement, mais comme toutes les bonnes romances, Into The Blue va tellement plus loin que ça. C'est une histoire d'amour et d'amitié, de famille surtout. Les deux personnages principaux sont Ollie et Tai : le premier va débuter sa carrière de surfeur, le second va le suivre en qualité de meilleur ami de longue date et créateur de planches de surf. Il s'agit d'eux dans ce roman, et des trois autres membres de leur famille, Sunny, Hannah, et Jaime, le petit frère d'Ollie. Les cinq personnages habitent dans la même maison, The Blue House, et partagent petites galères et grandes joies. L'argent ne coule pas à flot, les incompréhensions sont légions, mais ils sont une famille, une famille qui s'est choisie, et ils s'aiment, aussi simplement que ça. La romance entre Tai et Ollie rajoute un peu de piquant à ce récit familial et de conquête du monde (Ollie devient surfeur professionnel, mais chacun des membres du quintet poursuit son propre rêve), mais elle ne prend pas trop le pas sur le quotidien paisiblement décrit par l'autrice. Car s'il y a bien un mot pour résumer le roman, c'est paisible. C'était tellement agréable à lire. Il ne se passe pas grand chose, il n'y pas nécessairement de grandes révélations qui viennent tout remettre en cause, mais c'était vraiment doux à lire. Tout était crédible, même la sacro-sainte «dispute du couple à 20% de la fin du roman» était cohérente ; certes due comme souvent à un manque de communication, mais c'est très bien passé parce que je comprenais les personnages, je savais pourquoi ils agissaient de telle façon, et je voulais juste que tout aille mieux pour eux pour que tout aille bien pour moi. J'ai aimé suivre Ollie et Tai. Je regrette de ne pas avoir vu plus Jaime, Sunny et Hannah, mais je suis contente de les avoir croisés. Tous les cinq, même pour un si bref instant. Parce que les courts romans de ce type, qui ne payent pas forcément de mine, s'ils sont fait avec autant de bienveillance que Into The Blue (et je suis sûre que Pene Henson déborde de bienveillance à l'égard de ses personnages) font de leurs lecteurs des personnes plus apaisées et plus tolérantes. En cette période estivale, je ne peux que recommander cette lecture (qui plus est éditée en France, ce me semble ?). La seule chose qui me rende vraiment triste, c'est qu'il est très peu probable que je relise ce titre, que je vais peut-être l’oublier, et que je quitte cette douce ambiance pour très longtemps. J'aurais aimé restée un peu plus longtemps sous le soleil. A lire si : - vous voulez une bonne lecture de plage - vous cherchez un roman inclusif (je te donne de l'homosexualité, de la bisexualité, de l'asexualité, de la demi-sexualité, et même de l'hétérosexualité) - vous aimez les romans tout doux |