En temps normal, j’aurai fini l’ouvrage. Il est vraiment très court, à peine plus de 100 pages. Mais il s’avère qu’en ce moment, mon temps aussi se trouve raccourci (j’espère au passage rapidement retrouver un rythme normal). Du coup, tout ce qui n’est pas nécessaire ou ne me procure pas de plaisir se retrouve relayé en bas de la liste des choses que je ferais un jour (liste par ailleurs très régulièrement effacé de ma mémoire). C’est donc le cas de L’Esclave, d’Alex Jestaire, que je reprendrai peut-être dans le futur. Mais franchement, j’ai un doute.
En même temps, le récit ne m’a pas rendu la tâche facile, tant il est étrange (ou en tout cas éloigné de mes habitudes littéraires). Il suit les aventures d’une goule, La Goule, alors qu’elle est retrouvée par l’armée française lors d’une mission au Mali. Suite à divers jeux de pouvoir, elle va se retrouver être la possession d’un influent ministre français. Dénonciation de l’esclavage moderne, présentation de la perversité humaine repoussée toujours plus loin, ou simple exercice littéraire (le narrateur bise régulièrement le 4e mur, et nous parle régulièrement de Spéculos, apparemment l’homme qui a fait les recherches sur nos protagonistes (ou alors c’est l’inverse (j’étais assez peu investie, il est malheureusement probable que je n’ai pas tout compris tant j’ai été hermétique à l’œuvre (j’ai honte)))), cet ouvrage est un peu de tout cela, sans se concentrer sur la créature qui lui donne son nom. La Goule dont le visage monstrueux et le corps de rêve la désigne cible de tous les fantasmes n’est pourtant pas l’intérêt du livre, l’auteur ne nous parle pas vraiment de ses subisses. Il préfère écrire sur ses bourreaux. L’idée de L’Esclave me plaît. Sa réalisation beaucoup moins. Je suis perplexe en face de celui-ci, il me laisse visiblement sans mot, je ne sais pas s’il est à recommander ou pas. En tout cas, si la curiosité vous en dit, je vous laisse vous y plonger, car à défaut d’être agréable (selon mon très humble avis), il invite à s’interroger, et c’est tout de même ça le plus important. (et si vous voulez un avis plus constructif que le mien, je vous invite à suivre ce lien, Alex Jestaire y est présenté de façon nettement plus éclairé ; à voir si je me laisse tenter par un autre de ces livres)
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