Un jour, je parlerai de l'amour que j'ai pour la saga Fièvre (mais dans la mesure où bien d'autres l'ont fait avant moi, ce n'est pas particulièrement urgent). A la place, et pour faire les choses bien (non), je ne parlerai que du tome 8. C'est peu de dire que cette lecture a été laborieuse ; je l'avais commencé enthousiasmée et effrayée à la fois lors de sa sortie, pour l'abandonner à presque la moitié, et finalement recommencer au début de cette année 2017.
Car si le premier cycle des Fièvre (les cinq premiers tomes) sont tous d'excellents coups de cœur, les lectures sont nettement plus inégales dans la deuxième partie de la série (les chroniques de Dani O'Malley en français, ou, le nom qui n'a pas de sens en dehors du sixième tome). Iced était bon, mais reprenait trop d'éléments des cinq premiers tomes malgré un personnage principal complètement différent, pour que j'adhère complètement. Le 7e tome, Burned, était une petite catastrophe ; cela restait de la bonne urban fantasy, mais on rejoignait la moyenne du genre (et on s'éloignait de la perfection écrite dans les premiers livres). L'auteur nous balançait des couples à ne plus savoir qu'en faire (car si on veut être heureux, il faut être en couple, c'est bien connu), les personnages alpha et badass devenaient beaucoup trop clichés, à l'exception de Mac, personnage principal recyclé mais en version molassone. Seul le twist du milieu de l'histoire valait le coup. C'était comme si l'auteure n'arrivait pas à se décider entre garder ses personnages des premiers tomes, ou faire table rase et redémarrer quelque chose de nouveau. Le huitième tome, bien que de meilleure facture, est dans la lignée de Burned. On retrouve beaucoup trop d'éléments qui m'ont fait lever les yeux au ciel. Oui, on a compris, Jada est bonne, une bombe sexuelle, parfaite, ses courbes sont harmonieuses, sa robe la moule juste aux bons endroits, ON A COMPRIS. Ok, Barrons est un super coup, c'est trop kikou chouette que lui et Mac couchent ensemble, mais on a eu le temps de s'en remettre depuis le 5e tome, si l'auteure voulait nous parler de leur couple, ç'aurait pu être bien de proposer un peu de variation (dois-je m'étaler sur le paragraphe où Mac s'étale sur la perfection des bourses de Barrons ? Hum.). Ok, Ryodans pense à tout, et même quand on croit qu'il fait un truc tout pourri (comme le mec hors du temps, ni bon ni méchant qu'il est censé être), et bien en fait, c'est forcément avec une arrière pensée gentille. Bref, j'ai de quoi râler (en tout honnêteté, il y a déjà de quoi râler dans les 5 premiers opus, mais d'abord, c'est moins flagrant, et puis ensuite, chut). Mais surtout, plusieurs chroniqueurs sur goodreads pointaient du doigt l'absence de scénario...et une fois Feverborn fermé, je dois leur donner raison. Alors certes, les enjeux et l'univers ayant déjà été bien mis en place dans les précédents tomes, cela ne m'a personnellement pas gêné, mais je conçois que l'absence de fil conducteur puisse perturber (le seul fil conducteur qu'on aurait dû vraiment suivre, à savoir la présence de trous noirs dans Dublin, est à peine exploité). A la place, on a une multitude de petites histoires secondaires, qui titilleront (ou pas) la curiosité du lecteur. Alors, je me plains. Pour autant, ma lecture (tout du moins, ma deuxième tentative) a été plutôt agréable. Je ne retrouve pas la flamme que j'avais lors de la découverte de Fièvre Noire (ah, mes jeunes années !), mais il y a de bons éléments. D'abord, les personnages, tous clichés qu'ils soient pour beaucoup, retrouvent tout leur charisme (surtout par rapport à Burned) : Jada se redécouvre un semblant d'humanité, Mac de combativité, Christian de sanité. C'est chouette. Aussi, je mentirai si je ne disais pas que retrouver cette ville de Dublin envahie par les Faës et l'Apocalypse ne m'a pas fait jubiler. Karen Marie Moning a eu sept tomes pour mettre en place sa mythologie (et quelle mythologie), et le tout est encore cohérent, compréhensible...et jouissif. Elle se permet même de rajouter encore de nouvelles créatures à son bestiaire, sans complexifier la chose. Rien que pour ça, et malgré mes déceptions quant à ses derniers livres, je resterai à jamais amoureuse du talent de cette auteure. Voilà pour mes petites impressions sur Feverborn. Il ne sert à rien que je ne m'étale sur les événements de cet opus ; comme écrit plus haut, l'histoire principale n'avance que peu, quant aux intrigues secondaires, je laisse la surprise aux lecteurs déjà engagés dans cette histoire (et ceux qui ne le sont pas, commencez par Fièvre Noire (vous pourrez repasser me remercier (genre))). Mais je tient tout de même à noter l'usage très intelligent du Dublin Daily. Ces tracts qui traînent dans Dublin depuis le 6e tome prennent encore plus d'importance dans Feverborn, et outre leur intérêt scénaristique, je trouve leur intégration particulièrement jouissive en ces douces périodes troublées où les mots "fausses informations" se retrouvent un peu partout (dire que j'ai aimé serait un euphémisme). Oui, Feverborn continue dans la ligné de ses prédécesseurs. Le charme des premiers tomes est toujours là, l'âme n'y est plus, mais ce 8e tome reste un bon livre, qui contentera les lecteurs qui savent à quoi s'attendre (et après la lecture de Burned, on sait à quoi s'attendre). A lire si : - vous êtes arrivés jusqu'au 7e tome, ce serait bête d'arrêter en si bon chemin - vous ne connaissez pas cet univers, auquel cas commencez par Fièvre Noire, jusqu'à arriver à Fièvre Née/Feverborn
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