En plein mois d'hiver, une fois n'est pas coutume, j'avais envie d'une lecture de saison. Et quoi de mieux qu'une série longue, au rythme lent, qui se savoure dans le temps, si possible sous une petite laine tant le froid qui peuple ses pages s'accorde à la pluie et la neige qui tombent sur le velux ? J'avais déjà lu les deux premiers tomes de la saga de Meg Corbyn il y a de ça deux à quatre ans (et j'avais même fait une chronique sur Goodreads, mon avis n'a pas vraiment changé sur ce premier tome, même si je parle d'autres choses ici). Et puis j'avais abandonné, découragée par le nombre tentaculaire de sous-intrigues, la plupart ne m'intéressant pas. Cette fois-ci, je me suis dit que ce serait la bonne (Pitiki Bouquine étant du genre communicative également), j'ai tout repris du début, et je me suis plongée avec délectation dans l'histoire de Meg et de Simon, dans cet univers si proche et si loin de nous. Et pourtant, l'effet aura été le même. Il y a quelques années, je crois m'être arrêtée à environ 20% du troisième livre. Cette année, j'ai atteint la moitié. Il n'empêche que malgré les avis dithyrambiques que je croise sur la bloguo, il faut voir la vérité en face : les Autres et moi, ça ne fonctionne pas. Et pourtant, les premiers tomes sont tellement agréables. Nous suivons une prophétesse (ladite Meg) qui fuit d'anciens bourreaux dans un monde très proche du notre, mais pourtant complètement différent, en cela que l'humain n'est pas au sommet de la chaîne alimentaire. Les Autres sont parmi nous, métamorphes, élémentaires, vampires, et autres créatures plus spectaculaires peuvent massacrer l'humanité en une journée, et si les singes, comme ils nous appellent, ne veulent pas l'accepter, c'est bien ce qui pourrait arriver. Cette situation politique permet bien des réflexions sur notre propre humanité, et si la série est parfois un peu manichéenne, c'est une vraie originalité. Et puis son personnage principale, une fois accepté le fait que c'est une Mary-Sue mais que pour une fois elle a une vraie raison d'en être une, et vraiment agréable à suivre. Enfin, encore plus qu'elle, tous les personnages qu'elle côtoie sont bien écrits, l'autrice Anne Bishop réussissant vraiment bien a créer un clan autour de cette Meg Corbyn. Bref, plein, plein, plein de bonnes choses (résumé spoilant du tome 1 par là). Sauf que ce que j'aime dans ces deux premiers tomes, je le perds dans la suite. Ce qui fait de Meg Corbyn une bonne lecture d'hiver, c'est qu'outre le fait que la saison prend une grande place dans le récit, c'est surtout le côté clan, bande de personnages, qui est le plus important. Les protagonistes se serrent les coudes, restent ensemble, et c'est le lecteur qu'ils réchauffent en même temps. Ils luttent ensemble, toujours, les manœuvres politiques se font et se défont mais peu importe, ils feront face. Pendant un temps seulement. Anne Bishop développe de plus en plus son univers, et on découvre de plus en plus de personnages, la menace globale qui pèse sur l'histoire fait qu'il y a de très nombreux fronts sur lesquelles se battre...et donc beaucoup de combattants. Et le sentiment de clan est perdu. Je ne reprocherai pas à l'autrice de développer sa mythologie. Jamais. Pas plus la lenteur du récit. Mais si j'aime les intrigues politiques, pleines de secrets et de stratégies, force est de constater qu'avec moi, celle des Autres face au HAT ne prend pas. Je suis la première à le regretter, mais cela ne m’empêche pas de reconnaître les grandes qualités de cette histoire. Alors si j'en parle ici, c'est pour manifester ma déception, mais aussi et surtout pour encourager les lecteurs à découvrir Meg Corbyn (comme si vous aviez besoin de moi depuis le temps que les Autres sont sur le devant de la scène). C'est original et agréable à lire, alors peut-être réussirez-vous à poursuivre ce que j'ai abandonné (on dirait vraiment que je viens de rater ma vie quand je dis ça, mais en vrai ça va...je m'en remettrai). Déso pas déso Meg&Simon, entre nous ça le fait pas, mais je vous kiffe quand même, promis. A lire si :
- vous aimez l'urban fantasy - vous aimez les histoires lentes - la politique ne vous dérange pas
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