Je n’aime pas le thriller. Dans le vaste champ de la SFFF, c’est vers la science-fiction que je me tourne le moins. Je préfère mes romans longs, en saga si possible, et qui font la part belle aux personnages bien développés. A priori, entre Le Regard et moi, ça ne devait donc pas trop coller, surtout que je sors de ma lecture d’Ikebana (oui, ça fait 10 jours, laissez-moi me remettre à mon rythme), et que bon nombre de fictions me paraissent fades en comparaison.
Pourtant, je me suis plongé dans le livre sans savoir de quoi cela allait parler, sans même me dire que ce serait délicat, en raison d’une indication sur la couverture : l’auteur est Ken Liu. Et vu comme j’étais en pâmoison le mois dernier devant L’Homme qui mit fin à l’histoire, je ne me suis pas posée de questions. Finalement, même si Le Regard m’a moins plu que le livre précédemment cité, cette lecture reste très bonne (Ken Liu réussit donc à me faire aimer un thriller science-fiction, il y a de l’espoir pour moi). En 92 pages, pas question de s’attarder sur des détails. Le lecteur découvre par petites touches un univers futuriste, où les humains s’augmentent en fonction de leurs envies : mollets montés sur piston, œil enregistreur, ou encore machine greffée qui régule les émotions (bonnes comme nocives). Dans la foulée, pour ne pas perdre de temps, le lecteur découvre également dans le premier chapitre un tueur de prostitués, et dans le deuxième une femme d’une cinquantaine d’années détective privé. L’enquête débute, et au fil des pages, au gré de ces deux points de vue, on découvre les motivations et l’histoire de chacun. Cela reste simplement brossé, Ken Liu ne se permettant pas trop d’introspection, mais fonctionne excellemment bien. En ce qui me concerne, je ne me suis pas sentie frustrée, trop loin des personnages. Le roman est court, va à l’essentiel, se lit en moins d’une heure : l’auteur maîtrise cette forme (il l’avait déjà prouvé avec L’Homme qui mit fin à l’histoire), et je n’imagine pas cette histoire raconté plus longuement (ma chronique non plus, du coup (ou, l’excuse parfaite)). La rapidité de la lecture ne signifie pas l’appauvrissement du récit. L’ouvrage est intelligent, pose des questions tout en divertissant. Pari rempli.
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