Pour être honnête, je suis un peu circonspecte. Je ne sais pas si j’aime bien, je ne sais pas si je trouve ça crédible, je ne sais pas si je vais arrêter ou si je poursuis mes lectures aveuglément à la recherche de ce qui fait que tant de gens aiment. Les Gardiens des Cités Perdues, les aventures de Sophie, Fitz, Keefe et les autres ; franchement, je ne sais pas. Le troisième tome se clôture, j’avais le sourire une fois le livre fermé, pourtant, l’idée de commencer le quatrième me laisse plutôt indifférente. Il faut dire aussi que ma lecture du premier tome a été difficile. Cela fait bien longtemps que j’ai laissé les livres aussi jeunesse derrière moi, et un sursaut de nostalgie provoqué par l’été m’a convaincu de sauter le pas. Douche froide. Tout va très vite, les personnages sont rapidement présentés, ce qui les rends plus clichés que sympathiques. Pour ceux qui ont vécu dans une grotte pendant les 5 dernières années, on y découvre Sophie, une lycéenne de 12 ans (oui oui) qui apprend qu’elle n’est pas humaine, qu’elle est une elfe, et que son peuple d’origine la recherche depuis sa naissance. Elle laisse derrière elle sa famille, et entre dans un nouveau monde, avec une nouvelle scolarité, des amis, mais également beaucoup d’épreuves et de conflits. Outre le fait que j’ai trouvé l’univers un poil jeunesse (des dinosaures fluos… j’ai visiblement dit adieu à mon âme d’enfant), un point m’a dérangé pendant toute ma lecture (et si je l’ai maintenant mis derrière moi, il revient me titiller de temps en temps) : pourquoi, comment, qu’est-ce que, bon sang, si les elfes sont immortels et que moins de 200 d’entre eux sont morts depuis les débuts de l’humanité, comment peuvent-ils encore tenir sur Terre si chaque année au moins une dizaine d’entre eux sont à l’école ? Une dizaine de naissances par an au minimum. Ça ne tient pas debout. Et c’est le fondement de la base de l’univers. Pourquoi ? Bref, devant la pluie d’éloges que provoque cette série (et au souvenir apocalyptique de ma lecture de Harry Potter 1), je me suis fait violence, j’ai embrayé sur le 2e tome, une semaine plus tard sur le 3e. Et oui, c’est plaisant. On découvre, tout doucement, les personnages, toujours avec un curieux manque de subtilité, mais tout de même plus développés. Le monde se dessine également, et s’il y a toujours des choses qui me font tiquer (mais c’est pas possible qu’il y ait aussi peu d’anciens avec des oreilles pointues...et pourquoi ont-ils ce rapport à la mort s’ils sont éternels…), je passe outre, et je profite de ce qu’il y a. Des péripéties à la pelle, des grands moments d’émotions et d’incompréhensions (Sophie reste une humaine ne connaissant pas tous les usages du monde des elfes), des romans qui réchauffent un peu le cœur. Ne vous attendez pas à retrouver du Harry Potter, comme cela est souvent mis en avant. C’est moins bien, il n’y a pas un tel sentiment de familiarité avec les personnages, c’est mieux, les thématiques de l’amour et l’amitié y sont plus crédibles. Les failles de l’univers sont différentes. Tout est différent. Mais il reste toujours un peu de magie. Donc voilà, un avis en demi-teinte pour la première moitié des Gardiens des Cités Perdues. Peut-être ai-je perdu depuis trop longtemps mes étoiles dans les yeux. Pourtant, je dois reconnaître qu’il y a un charme et une simplicité rafraîchissante entre ces pages. Un arrière-goût subtil de reviens-y. C’est un livre que j’aurais adoré découvrir 10 ans plus tôt. Maintenant, tout a changé. Ce sont peut-être tous ces changements qui font de cette série un bonbon doux-amer pour moi. Mais il faut reconnaître qu’écrire ces lignes me convaincs déjà d’attraper le quatrième tome. Ouais. (Mais me***, comment ils font pour ne pas se marcher dessus?!)
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Les métiers de la communication ont de beaux jours devant eux. Goodreads également. Parce qu’il a suffit d’une chronique, une seule, pour me convaincre de reprendre un livre abandonné quelques semaines plus tôt. Aimer. Et devoir attendre le deuxième tome, avec une impatience a peine dissimulée. The Cruel Prince a des bases assez peu originales. Un monde faërique existerait en parallèle de notre Terre, monde faërique bien évidemment mal développé (eh, on est dans du YA, tu voudrais quand même pas des descriptions, du background et de l’Histoire), notre héroïne est une outsider, une jeune humaine qui cherche à se tailler à grands coups de couteaux une place au soleil de ce nouveau monde, et le héros est un jeune branleur insupportable mais tellement mignon. L’écriture va de pair avec ce genre de récit, elle est efficace et claire, mais manque de charme.
Rien de mal à tout ça, sinon que oui, ce n’est vraiment pas original. Et c’est aussi très bon, bien meilleur que la plupart des (nombreux) romans du genre. Holly Black connaît son métier. Parce que Jude n’est pas la première Mary-Sue badass venue jusqu’à devoir faire de véritables choix (Cardan est quand même un bon branleur), et surtout parce le récit va vite, très vite, et propose de nombreuses péripéties tout à fait jouissives, je recommande chaudement The Cruel Prince. C’est une lecture divertissante bien menée, et même si cela a pris du temps, je me suis suffisamment rapprochée des personnages pour être impliquée dans l’histoire, pour vouloir retrouver Jude, Cardan, mais également les personnages secondaires (esquissés grossièrement pour la plupart, mais qu’importe, cela suffit). Le livre n’est pas très long, et si j’aurais aimé qu’il le soit un peu plus (qu’on développe un peu l’univers, que diable), l’autrice a fait son choix. Les personnages ne se reposent jamais, le lecteur non plus. Le ton va crescendo, les enjeux sont personnels au début du récit (et un peu potaches), mais ils deviennent bien plus importants les pages défilant, le ton s’assombrit, et le twist final ne promet que du bon pour la suite, le très attendu Wicked King. Vraiment, The Cruel Prince ne paye pas de mine. Et si ce n’est pas un livre qui transforme la vie du lecteur, c’en est un qui s’installe durablement dans son esprit, pour le hanter de temps en temps. Surtout, cen'est pas roman a être mis en valeur par une chronique. Il se dévore, et vous réussissez à être embarqué dans l'histoire, ou vous restez en surface (comme j'aurais pu le faire). Si vous plongez, nul doute que vous êtes bon pour des couinements de rage, des yeux écarquillés et un cœur serré. C'est ce que j'ai vécu, et ça faisait du bien. Alors oui, oui, vite, The Wicked King. |