Je ne lis pas de beaucoup de self-development, principalement parce que je considère que ce ne sont que des conneries, et que l'exhortation au bonheur et à l'amour de ton prochain me gonfle prodigieusement.
Et puis au hasard d'une librairie, je suis tombée sur The Subtle Art of Not Giving a Fuck, et ce titre prometteur me tendait les bras. Un peu sceptique malgré tout, je me suis dit qu'il ne fallait pas mourir idiote (même si en vrai, j'ai été refroidie quand j'ai vu que cela avait été écris par un bloggeur américain spécialiste en self-help (est-il possible de faire plus cliché ?)). Finalement, je suis plutôt contente de l'avoir lu. La première partie du livre est assez intéressante, va à contre-courant de ce qu'on entend d'ordinaire mais toujours avec de bons arguments. En gros, ne prenez pas tout à cœur, concentrez vous sur le processus et pas le but final, vous serez toujours le con de quelqu'un, et surtout, surtout, vous n'êtes pas exceptionnels, ne vous prenez pas pour une victime de la vie. Le bonheur n'est qu'une question de paramétrage, la même situation peut être vécue de façons radicalement différentes. Mark Manson confronte son «idéal de vie» à la version du succès stéréotypé qui nous est vendue dans nos existences surmédiatisées, il n'invente pas grand chose, mais son rappel m'a tout de même fait du bien. J'avoue. Cependant, la deuxième partie m'a laissée nettement plus sceptique (et m'a fait refermer l'ouvrage avec une moue désabusée). Déjà que l'auteur avait tendance à s'éparpiller un peu en donnant des exemples concrets issus de sa propre vie, les dernières pages sont un florilège de «regarde comment j'ai tout compris» ; et il déconstruit tout ce qu'il avait si bien énoncé précédemment en repartant sur des assertions toutes plus clichées les unes que les autres. Le plus important c'est l'amour, tromper c'est mal, il faut s'engager, tout le monde va mourir. Outre le fait que je ne suis pas d'accord avec tout (ok, l'amour c'est cool, et on va crever, d'accord), c'était surtout pénible à lire. Le mec passe quand même une page à nous dire que sa femme est belle. Il y avait pourtant des choses dignes d'attention, comme ne pas fonder ses valeurs directrices sur les actions d'autrui, mais le sentiment global qui se dégage de cette dernière partie est celle d'un vomi pas original. Après avoir refermé le livre, je suis allée faire un tour sur le blog de Mark Manson (dont je ne donne volontairement pas le lien), et j'y ai trouvé ce à quoi je m'attendais, des articles fleuves où l'auteur se regarde écrire et où il insère de multiples liens pour que l'on achète ses e-books et cours pdf. Voilà. De bonnes choses, donc, mais qui se terminent sur de très mauvais points. J'ai très probablement l'air aigri (il faudrait peut-être que je mette au self-development), mais c'est mon avis, sans filtre. Si vous cherchez un livre de ce genre, The Subtle Art of Not Giving a Fuck n'est sans doute pas le premier à conseiller (le mec n'a tout de même aucune formation), mais probablement pas le dernier, car il sait être drôle, s'éternise parfois un peu mais jamais trop, et déconstruit certains mythes de notre société moderne. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il trouvera (et a trouvé) son public, mais je n'en fais pas vraiment partie. A lire si : - vous voulez un livre de self-development mi-original mi-normal.
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J'ai dernièrement fait un voyage en train très long. Plus de 24 heures. Fort heureusement, en plus de ma liseuse, j'avais quelques trois livres papiers avec moi. Deux resteront sans doute non-terminés à jamais (je déconseille Booke of the Hidden et At The Table of Wolves, mais si jamais vous voulez essayer, je vous en prie), mais le troisième a hanté mon périple. Si la couverture fait penser à un roman chick-lit YA, il ne pourrait pas en être plus éloigné. Alors que je voyais défiler sous mes yeux les paysages de la côte ouest américaine, je lisais les aventures de Zarin, une lycéenne indienne vivant en Arabie-Saoudite. Le choc des cultures je vous dis. Dès les premières pages, l'autrice Tanaz Bhathena nous entraîne dans un monde qu'elle a connu, elle même étant née à Mumbai et ayant passé une partie de son enfance à Jeddah, le lieu même où se déroule le récit. J'ignore d'ailleurs à quel point le récit est auto-biographique, mais je fais amplement confiance à l'autrice pour nous retranscrire le plus fidèlement possible le quotidien étouffant et hypocrite vécu par Zarin. Notre héroïne, et on le découvre assez tôt, décède à l'âge de seize ans dans un accident de voiture. Tout l'enjeu du roman sera de découvrir sa vie avant le drame. L'ouvrage est donc conté de différents points de vues, plutôt nombreux, avec une temporalité souvent assez aléatoire. Mais au travers des très nombreux témoignages, l'existence de Zarin et celle de la jeunesse saoudienne se dessine. Ça prenait parfois à la gorge, mais je pense que c'était le but. Mishal, Porus, Farhan, Abdhullah et bien sûr Zarin, aucun d'eux n'est épargné par la vie qu'on les oblige à vivre. Leurs situations familiales sont bien trop souvent bancales, et ce n'est pas à l'école qu'il pourront respirer. Les hommes chargés de faire respecter la loi morale du pays les empêchent également d'être eux-mêmes au-dehors. Leur vie est indéniablement violente, mais Tanaz Bhathena réussit avec brio à ne pas tomber dans le pathos, son récit est poignant mais pudique (je n'ai même pas pleuré, grosse fierté), et plus les pages défilent, plus on réalise que l'accident de Zarin n'est que le point de départ et final du récit, que l'intérêt est ailleurs. A Girl Like That, c'est une fenêtre ouverte sur un monde dont on nous parle parfois dans des reportages, mais tellement loin de notre quotidien qu'il restera sans doute à jamais intangible (en tout cas, pour moi, jeune femme blanche française, c'est le cas). Je ne prétendrais pas connaître la société saoudienne après 360 pages, mais je peux, rien qu'un peu, imaginer. Comme les protagonistes, je me sentait engluée dans leurs problèmes, sans porte de sortie, à peine quelques moment de liberté volés. C'était dur, loin de ma réalité, mais pourtant avec des problématiques parfaitement compréhensibles. Les personnages, Mishal en tête, font souvent de grosses conneries, et pourtant, je les ai compris (sauf Farhan, parce que c'est un enfoiré). J'étais avec eux jusqu'au bout. Et c'est pour ça que je suis ravie d'avoir lu A Girl Like That. Pour cette mini-découverte, mais surtout ces méga-émotions. Si vous lisez en anglais, ne passer pas à côté. A lire si : - vous aimez les drames YA - vous voulez un tout petit aperçu de l'Arabie Saoudite J'ai besoin de contemporain dans mes lectures en ce moment. Je fais bien quelques passages en Urban Fantasy, mais comme je n'y trouve toujours rien d'intéressant, je me concentre sur le contemporain.
Mais surtout, j'ai besoin de bonnes lectures. Fangirl ne remplit malheureusement que la première de mes exigences. Le titre phare de Rainbow Rowell raconte l'histoire de Cath, une jeune fille de 18 ans qui rentre à l'université. Ce qui distingue Cath des autres filles de son âge, ce qu'elle écrit des fanfictions sur Simon Snow, le Harry Potter de cette réalité. Surtout, Cath écrit des fanfictions qui ont un succès phénoménal, Cath aime écrire, et ses parutions sont on ne peut plus attendues. Pourtant, elle arrive à l'université au fond du trou. Sa sœur jumelle, Wren, qu'elle avait toujours suivi comme son ombre, a formulé le vœu de ne pas être affectée dans la même chambre qu'elle. Trahison ultime, non seulement Wren désire une vie en-dehors de son lien de gémellité (scandale), mais en plus, cela implique que...Cath va devoir parler à des gens. Dans cette chronique, je ne vais pas avoir d'autres choix que de spoiler un minimum quelques péripéties, donc, behold. Parce que l'écriture était agréable sans être exceptionnelle, que le scénario était très peu important puisque l'histoire consiste simplement à suivre Cath dans sa découverte du monde universitaire, l'appréciation du livre tient principalement à une simple donnée : le lecteur apprécie-t-il les personnages ? Dans mon cas, non. Mais alors, pas du tout. Le problème, c'est qu'il s'agit du genre d'histoire où l'on est obligé d'aimer les personnages. L'autrice nous fait suivre les pérégrinations de ses protagonistes, et la fin en elle-même tient lieu de morale. L'alcool c'est pas bien du tout. Être nerd, c'est être tellement plus cool qu'une personne lambda. L'anxiété sociale c'est mignon. Et surtout, surtout, ne sors pas de ta zone de confort. Pour vraiment décrire ce qui m'a déplu il faudrait que je revienne sur chaque scène. Il faudrait au moins tout ça pour expliquer à quel point Cath est décrite comme une super Mary-Sue, dont les choix de vies sont les meilleurs (alors qu'ils l'amènent tout de même à s'affamer pendant un moins parce qu'elle n'ose pas demander où se trouve le réfectoire, à titre d’exemple (et cette remarque vient d’une personne traumatisée par le self du collège où manger seule est la sanction sociale ultime)). Wren, elle, n'est là que pour être son opposition, son opposition qui a tord d'avoir voulu essayer des choses nouvelles. Elle est présentée comme l’immature qui n’a rien compris alors même que certaines des choses qu’elle dit sont vraies, alors même que Cath et son père sont tous les deux complètement paumés (et ce n’est pas mignon). Il faut dire tout de même, rendez-vous compte, que vouloir sortir, ça vous rend nécessairement alcoolique, alors oui, vraiment, restez dans votre chambre. Vous avez des problèmes pour parler au gens ? Ne vous inquiétez pas, des gens bien intentionnés viendront forcément vous chercher, et vous finirez par avoir une vie aussi cool que celle de Cath. Cath qui dans un sens, se prend tout de même pour la plus grosse victime du monde, bouhouh. Ce qui me fait encore plus rager, c'est que j'aurais aimé me sentir proche de Cath. En un sens, j'aurais dû. Je ne suis pas du genre à être un fangirl (j'ai d'ailleurs passé les passages sur le monde de Simon Snow, parce que franchement...on s'en fichait, ça n'a strictement rien apporté), mais pour le reste, tout était bon. Bien sûr que bien des gens s’excitent sur une œuvre de fiction, qu'arriver dans un endroit où tout est nouveau est angoissant pour beaucoup, qu'on s'y prend comme des manches pour draguer, que parfois, tout cela est trop tout, et qu'on a besoin de rester chez soi parce qu'on a besoin de ça pour souffler (on notera qu'au cours de cette phrase, je suis passé de «des gens» à «on», et je ne vais même pas essayer de nier). Si l'autrice insiste bien sur le fait que ce n'est pas la fin du monde, qu'on peut avoir d'autres richesses, il n’empêche que jamais Cath ne sors de sa zone de confort. Tout lui tombe pré-cuit dans la bouche, elle se contente de rester dans son petit monde de nerd, sans jamais faire un pas vers l'autre (d'ailleurs, jamais je n'ai vu le fait d'être nerd autant glorifié...alors même que ce mot veut tout et rien dire). Donc oui. J'ai été déçue. Fangirl n'est pas un mauvais roman. Un mauvais roman n'aurait pas une moyenne de 4.11 au jour où je vous écrit sur Goodreads après plus de 415000 lectures. Mais la morale explicite qui se dégage de ces pages m'a profondément mise mal à l'aise. Ce n'est pas la lecture doudou à laquelle je m'attendais, celle qui te donne le sourire ainsi que l'énergie d'aller conquérir ton propre monde. C'est une lecture qui vous dit surtout de bien rester où vous êtes, et de ne pas trop en bouger. A lire si : - vous chercher du New Adult sans sexe - vous voulez une histoire mignonne et sans trop de conflit Cela peut sembler incongru tant la série phare de Karen Marie Moning est décriée (à raison) pour son sexisme et son univers prônant la culture du viol, mais j’ai grandi avec ces livres. Pour beaucoup c’est Harry Potter, mais ma propre découverte des mondes littéraires ensorcelants s'est faite plus tard, avec des ouvrages à peine moins enfantins. Je n'ai pas suivi les parutions des opus du sorcier à lunettes du collège au lycée, j'ai plutôt appris à lire en anglais du lycée à l'université dans les rues de Dublin (notamment pour savoir MAIS QUI MEURT A LA FIN DU TOME 4 ?!), avec une héroïne rose qui ne me ressemble en rien, mais dans laquelle je peux me retrouver encore aujourd'hui. MacKayla Lane est un personnage qui se remet perpétuellement en question, qui sait quand se battre et quand se laisser flotter, qui connaît ses valeurs et fait tout pour ne pas y déroger, quand bien même les circonstances surnaturelles ne l'y aident pas. Il y a des tas de choses à reprocher à Fièvre Noire et ses suites, et c'est aussi parce que je suis lucide des problèmes de ces romans que je peux consciemment dire que malgré tout, j'y suis très attachée. Certains se sentent chez eux dans la salle commune des Gryffondor, en ce qui me concerne c'est sur le Chesterfield à l'arrière de Barrons, Books&Baubles. La saga des Fièvre est ancrée en moi, et même si un jour je perds le plaisir de les relire (jamais), il reste qu'une partie de moi s'est construite avec et en opposition à ces livres. Autant vous dire qu'en ce qui concerne la qualité des livres depuis Shadowfever, je suis plutôt dans le déni. J'ai bien aimé le sixième opus, premier spin-off, Iced (même si on est loin des sentiments provoqués par les 5 premiers livres). Je garde un souvenir amer de Burned et Feverborn, et si j'ai eu un petit coup de cœur pour Feversong, c'est bien parce que KMM reste KMM, et qu'elle sait toucher là où ça fait mal pour clôturer ses cycles. Mais je reste toujours à l’affût d'une nouvelle parution, avec la même impatience, et surtout le même espoir de retrouver la magie du premier cycle. Pourtant, après ma lecture de High-Voltage, acheté le jour de sa sortie parce que je suis aux US et que c'est vraiment trop cool de pouvoir se le procurer en hard-back, d'aller en librairie et de le voir me tendre les bras, de pouvoir me replonger directement dans ce monde post-apocalyptique si familier, il me faut faire une annonce qui me fend d'ores et déjà l'âme en deux (aucune exagération dans cet article) : les Chroniques de MacKayla Lane et de Dani Mega O'Malley sont définitivement mortes, piétinées par les mots mêmes de l'autrice qui les a mises en place. Oui, ce sont ses personnages, sa mythologie, elle en fait ce qu'elle veut. Mais si dans les tomes 6 à 9 il manquait la magie, c'est ici le noyau de sa série qui a été renié par Karen Marie Moning. Comme si elle avait oublié ce qu'elle avait déjà écrit. Dani, qui avait une sacré étincelle en elle, devient une adulte "banale" avec un passé douloureux et des super-pouvoirs, dont un qui lui tombe littéralement du ciel. Ryodan, qui avait déjà le problème d’être une copie-carbone de Barrons, devient un mâle alpha mielleux, culture du viol toujours présente, voire même magnifiée, mais en plus maintenant il écoute Miley Cyrus (je n'ai rien contre les gens qui écoutent Miley Cyrus, sauf que quand on construit pendant des centaines de pages le cliché de l'homme fort, mystérieux et ténébreux, on ne lui fait pas écouter de la pop commerciale et déclamer son amour toutes les 50 pages). Et Dancer. Dancer prend tellement cher. La lettre que trouve Dani écrite par sa main m'a déchirée le cœur, non pas d'émotions pour la situation, mais parce qu'elle n'est là que pour donner à la jeune femme une excuse pour passer à autre chose sans aucune culpabilité (et de manière bien maladroite, "J'ai toujours su que tu nous aimais tous les deux. Je suis fatigué, alors je vais arrêter cette lettre." ; je n'exagère même pas). Mais ce n'est pas tout. Alors que les personnages passent définitivement du statut de compagnons d'aventures pour le lecteur à feuilles de papier sur lesquelles on colle toutes les caractéristiques des personnages, en insistant bien sur leurs physiques de dieux grecs qui te donnent un orgasme rien qu'en les regardant, le scénario aussi pâtit. Enfin. Si tant est qu'on puisse dire qu'il y a un scénario. Il ne se passe strictement rien pendant 150 pages, et puis finalement, on nous colle un ennemi lambda, qui est défait en 3 pages. Ouah. Ça fait mal. Pendant ce temps, on se concentre sur la romance la plus bateau et clichée du monde, bien loin des quelques 2000 pages de pur bonheur avec MacKayla et Barrons. Et on nous sert même le coup de la destinée : des milliers d'années qu'il l'a attendu, rendez-vous compte ! (C'est fou d'ailleurs comme dans les romances ce sont toujours les hommes qui attendent les femmes...que ceux qui pensent encore que les romances sont des histoires simplement innocentes et que leur surconsommation ne créé pas d'attentes irréalistes me fassent signe, j'ai des choses à dire). Donc voilà. En 5 livres, on est passé de monument de l'urban fantasy à une mauvaise romance paranormale. Je pourrais encore développer, mais le principal a été dit. Je suis triste. Et malgré tout, je n'arrive même pas à me dire que cette fois-ci, c'est bel et bien fini. Quand bien même j'ai parfois souri, quand bien même Dublin post-apo me parait toujours aussi bon, c'est fini. Si Karen Marie Moning vous fait encore de l'effet, profitez-en bien. Moi je m'en vais faire mon deuil. (Ouais, je ne suis plus très créative en terme de titre, alors jusqu'à ce que ça revienne, on va arrêter de faire semblant.) Ça faisait très longtemps que je ne m'étais pas plongée dans une dystopie YA. Scythe de Neal Shusterman a de l'ambition à revendre, elle aborde une quantité de thèmes moraux et humains absolument astronomique. Je n'ai donc pas trop hésité à ouvrir l'ouvrage.
MidMerica, aux environs de l'an 2400 je dirai. L'humanité n'a plus rien à apprendre. Elle maîtrise toutes les connaissances. Le Cloud s'est muté en une entité omnisciente, Thunderhead, qui répartit les ressources, voit tout ce qui se passe, s'occupe des humains (et non, elle n'est pas remise en question). Les individus ne connaissent plus de souffrances, et surtout, ne meurent plus. Pourtant, pour tenter de limiter un peu l'explosion démographique sans précédent (quand on est immortel et toujours en capacité d'enfanter, ça peut créer des soucis), une nouvelle caste est créé : les Scythes. Ce sont les seules personnes qui peuvent donner la mort, et les personnes tuées (glean-ées) sont définitivement éliminés. Ils inspirent la peur, mais sont considérés comme un mal nécessaire. Citra et Rowan, 16 ans, vont tout les deux devenir les apprentis de Scythe Faraday. Ce résumé est quand même carrément solide, et donne bien envie de se plonger dans le livre. Et effectivement, Neal Shusterman va aborder les thèmes de la famille (quand on peut recommencer une famille à l'infini, nos enfants ont-ils de l'importance ?), de l'ennui (quel but si on n'a plus rien à apprendre ?), de la vie (est-ce une vie si elle n'a pas de fin, si on n'a plus rien à ressentir ?), et bien sûr, de la mort. Ouais, des ambitions bien solides. Qui plus est couplées à un scénario fort en rebondissements, que je n'ai pour la plupart pas vus venir. Pourtaaaaaaant...je suis plutôt mitigée. Car l'auteur reste complètement en surface de tous ces thèmes si forts qu'il aborde. Il n'approfondit rien du tout (à l'image de ce "I love you" le plus inexpliqué de l'histoire des romans que j'ai lu (on dirait pas, mais ça en fait)). Neal Shusterman s'est fait dépassé par le monde qu'il a créé, il aurait fallu qu'il lui consacre bien plus de pages pour le développer correctement et le rendre concret, ou alors le limiter et se concentrer sur un seul élément. Alors je sais bien qu'on est dans du YA, mais je ne pense pas que ce soit une raison pour tout simplifier. Ce livre est déjà fort dans toutes les questions qu'il pose, il aurait dû aller plus loin, ne serait-ce que pour sa propre crédibilité. Car forcément, les personnages sont à l'image du reste du roman : incroyablement superficiels. Et si je ne crois pas en eux, je ne croirais pas au reste. (Et là je suis donc au début de mon paragraphe personnages, et je n'ai rien à dire - dure réalité). Oui, Scythe était un livre fun à lire, dont les rebondissements peuvent porter le lecteur. Mais ne vous posez pas trop de questions. Vous risqueriez de voir le vide abyssale qu'il y a derrière les mots. A lire si : - vous voulez une lecture pas prise de tête - vous cherchez de la science-fiction facile d'accès - vous aimez les livres qui posent des questions (même sans les creuser) |