Et dire que je n’ai presque pas lu cette suite. Je serais passé à côté d’une sacrée aventure. Si L’Eveil de l’Ange m’avait emballée, je n’étais pas tout à fait convaincue de l’utilité de la suite. Solange devient véritablement soumise, fort bien. Je ne voyais pas vraiment ce qu’on pouvait proposer de plus. Quelle erreur ! On reste toujours dans l’érotique, les scènes crues sont légions, et pourtant bien moins présentes que dans le premier tome. Je n’ai pas compté, je dis peut-être une grosse bêtise, mais disons qu’elles moins marquées. Car la distance avec les personnages que je regrettais dans le premier opus a été ici drastiquement réduite, pour mon plus grand plaisir. J’ai même presque eu l’impression de comprendre le personnage masculin, Tristan. L’héroïne exprimait parfois un poil trop ses sentiments (on a compris, tu sens extrêmement, incroyablement, superbement, intensément soumise, perdue, amoureuse, complice, sereine, déchirée, rayez la mention inutile). Si cela m’a parfois un peu ennuyée, c’est bien là le seule reproche que j’ai à faire une fois le livre fermé. Je suis incroyablement heureuse d’avoir pu être témoin du parcours de Solange, qui a été magnifiquement racontée. Comme dit quelques lignes plus haut, nous retrouvons la narratrice quelques semaines après la fin du tome 1, alors qu’elle devient enfin la soumise officielle de Tristan. Si les « jeux » sexuels sont bien évidemment légions, ce que j’ai surtout retenu, c’est l’implication de l’homme dans cette relation, bien au-delà du Maître et de la soumise. L’intérêt profond qu’il portait à Solange, et l’attachement qu’il avait pour elle, qui même s’il ne lui suffisait pas toujours, lui a permis de grandir, d’évoluer, de s’envoler. Le livre porte bien son nom. Et peu importe que l’on adhère aux pratiques décrites dans ce livre, la complicité, le fameux lien qu’il y avait entre les deux protagonistes était touchants à voir, presque palpables. L’auteure Eva Delambre a parfaitement retransmis les émotions, ce fut une lecture passionnée, qui atteint bien évidemment son paroxysme avec la fin. Une fin selon moi parfaite, qui sort des sentiers battus (je lis peu d’érotisme, je ne sais pas ce qui y est commun, mais à cause de cet état de fait, j’ai été surprise (alors que moi aussi j’étais prévenue!), et cela m’a beaucoup plu). Une fin qui rend véritablement compte du chemin parcourue par l’héroïne durant ces deux tomes, et qui m’a presque la fermeture du livre douloureuse.
Bien que j’ai effectivement regretté de ne pas avoir compris Tristan tout au long de son histoire avec Solange, ou que parfois cette dernière m’ait un peu perdue avec ses atermoiements, mon côté romantique au sens premier du terme a été ravi de l’intensité des émotions transmise dans ces deux romans. Il y a véritablement deux lectures, celle purement érotique, et celle sentimentale. Pas au sens amoureux/romantique, mais vraiment parce que l’on est plongé dans un tourbillons d’émotions avec Solange. La plupart tendent effectivement du côté charnel et passionnel, mais au-dessous, on sent bien émerger une personnalité, une force, et c’est cela qui m’a le plus transporté. La voir s’accepter, apprécier ce qu’elle veut, ce qu’elle fait, ce qu’elle est. Ce fut un vrai voyage, qui me laisse admirative. Eva Delambre a un talent pour emmener son lecteur dans une autre peau, un monde inconnu de beaucoup, et je me sens un peu chanceuse d’y avoir posé un orteil. A lire si : - vous aimez la littérature érotique/BDSM - vous aimez les livres qui se concentrent sur un seul personnage, en le développant bien - un scénario plutôt classique (malgré la fin) ne vous dérange pas
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Depuis quelques temps maintenant, je vois à chacun de mes passages à la FNAC une sélection de courts livres ayant pour thème un pays chacun. Étant globalement plutôt passionnée par l’Histoire en général, il fallait que je jette un œil dans au moins l’un d’entre eux à un moment.
Je me suis donc retrouvé avec Les Cendres de l’Empire, l’ouvrage sur la Russie, entre les mains. Le livre faisant à peine 80 pages, inutile d’imaginer qu’il retrace le développement complet de l’empire russe. L’auteur Alain Délétroz nous parle de son expérience de vie en Russie, son regard de français sur ce pays dans lequel il a habité pendant tant d’années, dans lequel il a construit une vie et une carrière. Il se concentre donc particulièrement sur la deuxième moitié du XXe siècle (l’impact de la chute du bloc soviétique), et, le livre ayant été publié en 2014, sur l’arrivée de Poutine au pouvoir. Il mentionne bien évidemment l’ère stalinienne, ainsi que d’autres événements plus lointains comme les règnes de Pierre le Grand ou Ivan le Terrible pour expliquer certains points de la culture du peuple russe, mais développe vraiment essentiellement les 25 dernières années. Et vu le format, ce choix a été judicieux, puisque sinon, il n’aurait jamais pu rentrer dans le moindre détail. Si vous chercher donc une histoire de l’aristocratie russe, passez votre chemin ! Pour ma part, j’ai été pleinement satisfaite de ce choix, qui m’a permis de mieux appréhender la culture russe. D’autant que j’ai trouvé le récit de l’auteur plutôt lucide, il n’a pas fait de cadeaux à sa terre d’adoption, n’a pas hésiter à la mettre devant ses contradictions, et cela même alors que l’on sentait l’affection qu’il avait pour ses habitants. En prenant des exemples autant culturels que politiques, Alain Délétroz explique la position particulière que tient la Russie à l’international. Un livre instructif tout en restant léger, vraiment très agréable à lire. Les 30 dernières pages sont consacrées à trois interviews, d’illustres inconnus en ce qui me concerne. Une journaliste, une auteure, et un économiste (si je me souviens bien). Ils permettent d’offrir de nouveaux points de vue, de nouveaux angles de réflexion sur le pays et sa population, de la part d’individus qui ont grandi en Russie. Un très bon complément donc. Si parfois j’ai trouvé la première partie un tantinet trop orientée et influencée, ce sont 80 pages qui offrent une bonne introduction à qui souhaite connaître un peu mieux ce pays, sa politique, sa façon de penser. Cela me rend d’ailleurs très curieuse de découvrir les autres ouvrages de cette collection. Cela faisait un petit bout de temps que ce manga me faisait de l’œil, alors lors de ma dernière virée en librairie, je me suis lâchée. Et si Green Mechanic ne m’a pas encore totalement convaincue, ce premier tome m’a tout de même rendue bien curieuse de sa suite (et puisque que je fais le deuil de Dreadlock, il me faut bien un autre manga à suivre). Green Mechanic est un manga de science-fiction : dans un futur plus ou moins proche, il ne reste sur terre plus qu’une seule poche de vie, la Mégalopole. Tout le reste n’est plus que désert de détritus. Pour autant, l’existence n’est pas très paisible dans cette ville, puisque ses habitants sont menacés par les Ersatz, monstres sans formes qui enlèvent les humains. Dans ce contexte, nous faisons la connaissance de Misha, une jeune fille de 17 ans avec une empathie développée, qui découvre dans une décharge un Morphing, un robot pouvant prendre n’importe quelle apparence. Misha lui demande de prendre l’apparence de Mickaël, un ami à elle disparu depuis dix ans. Ensemble, ils vont découvrir les secrets de la Mégalopole. En ce qui me concerne, le pitch a été accrocheur, et manga oblige, je suis rentrée très rapidement dans cet univers. Ce premier tome possède les défauts inhérents à son format : à vouloir tous présenter d’un coup, certaines situations paraissent parfois artificielles, surtout les dialogues. Quatre personnages sont particulièrement importants, Misha, Reborn le Morphing, et Setsuna et Neil, que Misha rencontrera à peine plus tard. Pour bien définir les caractères ainsi que les liens unissant les protagonistes, l’auteure Yami Shin grossit parfois un peu les traits de chacun, ce qui prête parfois à sourire. Cependant, cela n’a rien de vraiment gênant, et je suis persuadée que ce léger travers disparaîtra au fil des tomes. Au sujet du dessin, j’ai été conquise. J’ai bien dû passer une à deux minutes rien qu’à regarder les quatre premières pages colorisées avec...douceur (pas de meilleur qualificatif, déso pas déso) : la couverture donne un très bon aperçu du genre. Si on n’échappe pas à quelques clichés (ah, les grosses poitrines !), Yami Shin a déjà une patte bien à elle, et n’a certainement pas à rougir de son premier manga. Le tout est fantastique à lire, on n’est jamais perdu sur les planches, et il y a beaucoup de détails sur lesquels s’attarder pour compléter la découverte de l’univers. Pour mon œil non-averti, rien à dire. Green Mechanic se classe parmi les plus beaux mangas qu’il m’ait été donné de lire. Clairement, vivement le tome 2 !
A lire si : - vous aimez les mangas à l’univers développé, sans pour autant être incompréhensible - vous aimez les histoires qui démarrent rapidement - vous êtes sensible à un beau coup de crayon L’Eveil de l’Ange est une fiction érotique écrite par Eva Delambre, qui parle du poids des mots et d’une relation de domination entre un Maître et sa soumise. Mais surtout de la relation de domination.
Passée la préface (que j’ai pour une fois pris le temps de lire, et qui donne le ton tout en délicatesse), le lecteur découvre la dénommée Solange, une jeune active parisienne qui végète un peu, qui aimerait pouvoir vivre de sa plume, mais hésite à vraiment se lancer. Poussée par son amie déjantée Axelle (toujours l’héroïne timide qui va se découvrir au fil des pages, et le personnage secondaire en contradiction totale, toujours extravertie, courageuse, solaire…), elle va trouver un nouvel emploi plus en accord avec ses souhaits : écouter les mémoires d’un homme et les retranscrire sous forme d’un recueil de nouvelles. La voilà donc partie dans la Drôme, mais les récits qui vont lui être faits se révèlent un peu différents de ce qu’elle imaginait. Tristan est un avocat d’affaire qui a toujours vécu une vie sexuelle peu conventionnelle, celle d’un dominant, et c’est la suite de ses différentes aventures et rencontres qu’il va narrer à Solange. Comme le lecteur avisé peut s’y attendre, la jeune femme ne va pas rester insensible à ce qui lui est raconté, et va vite ressentir le désir ô combien incompréhensible de prendre part à ces relations ; avec Tristan, toujours. L’auteure, soumise dans la vraie vie, a une écriture fluide et retransmet à merveille les émotions de son personnage principal. J’ai véritablement eu l’impression d’arriver dans un monde interdit, mais surtout déconnecté du réel. Bien qu’étant moi-même on ne peut plus éloignée de cet univers, l’entrée s’y fait de façon subtile et délicate ; une fois les règles de départ acceptées (adultes consentants, les mots humiliation et punition n’ayant plus le même sens, tout ça tout ça), je n’ai rien lu de choquant. Attention, cela reste de la littérature érotique, d’un genre bien particulier qui plus est, et il faut bien en avoir conscience en ouvrant l’ouvrage. Je n’ai bien évidemment pas pu complètement comprendre les différents états d’esprit de Solange, certains je me suis contenter de les prendre comme elle les exprimait, mais cela ne m’a pas pour autant rendue extérieure à ma lecture. Mon seul reproche à ce livre, qui n’en est pas vraiment un puisque je suppose qu’il résulte bien de la volonté de l’auteure, tient au personnage de Tristan. J’ai eu beaucoup de mal à le cerner, et ce malgré la suite de ses aventures très privées qu’il nous narre. Cela m’a parfois un peu gênée, mais reste bien compréhensible vu le genre de cette lecture. Solange reste le personnage principal, et si elle narre les aventures d’autres, L’Eveil de l’Ange reste son histoire, ses émotions, sa découverte. Au lecteur de passer outre le début un poil cliché et ces personnages qui ne se révèlent que peu, et de prendre ce qu’il a envie. La découverte d’un univers (on dirait tellement que je parle d’un roman de fantasy…), l’évolution d’une jeune femme qui apprend doucement à s’écouter, ou le grand nombre de scènes érotiques. J’ai pris les trois, et si je n'ai pas adoré ma lecture, j’ai apprécié le voyage. A lire si : - vous aimez les romans érotiques sur le thème du BDSM Petit aparté : les relations dépeintes dans ce roman étant tellement loin du conventionnel, il me paraissait inutile dans cette chronique d’essayer de rationaliser les rapports entres ces acteurs, et donc de parler de respect ou de féminisme dans leur sens premier : ces valeurs sont tout autant piétinées que transcendées. Il n’empêche qu’un jour, j’aimerais bien lire sur une relation où les genres sont inversés, où la femme est Maître, où l’homme est soumis. Je n'ai même pas de jeux de mots débiles, et personne n'en est aussi triste que moi Verdict ? A Gathering of Shadows souffre bien du syndrome du deuxième tome. Durant tout le tome, l’accent est mis sur un tournoi de magie se déroulant dans le Londres rouge (pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, rendez-vous dans ma chronique précédente qui date d’environ ce matin (comment ça des chroniques en retard?)). Certes, ce tournoi permet de développer plus profondément les personnages principaux, mais pendant ce temps, il se passe des choses dans le Londres blanc. Du type une civilisation qui se reconstruit, et menace les autres Londres (non je ne dirai pas comment). Et pourtant, cela n’occupe que 10 % du roman. Et franchement, je m’en fiche : il était trop bien ce tournoi.
Nous retrouvons Kell, Rhy et Lila quatre mois après les événements du premier tome. Lila continue à avancer, elle fait partie de l’équipage d’un bateau tenu par Alucard Emery (il m’a fallu la totalité du livre pour retenir ce nom), réalise enfin ses rêves, jusqu’à ce que son capitaine ne décide de rentrer à Londres pour participer à la compétition de magie liant les trois empires du monde du Londres rouge. Tout cela intrigue la jeune femme, qui, ayant bien comprit que les inscriptions étaient closes, que le concours était dangereux et qu’il fallait une excellente maîtrise de la magie, décide évidemment d’y participer. Parallèlement à cela, Kell, l’Antari de la cour Royale se retrouve également candidat suite à une idée de son frère qui pense qu’il s’agit de l’occasion parfaite pour le magicien de souffler un peu, de revivre rien que quelques instants. Car depuis que leurs deux vies sont liés, Rhy et Kell ont du mal à s’acclimater au lien qui les unit. Pas plus qu’ils ne se remettent de leurs fautes qui ont failli condamner leur monde, et tout de même fait de nombreux morts. Le monde du Londres rouge s’arrête quelques jours, le temps de se fameux tournoi. Et c’était bien l’occasion parfaite pour développer les personnages. Kell bouge enfin, Rhy se dévoile, Lila...reste Lila, mais se permet parfois de réfléchir, ce qui n’est pas plus mal. Le nouveau venu Alucard n’est pas en reste non plus, et même s’il est un condensé de clichés, se révèle toutefois bien intriguant. Cette évolution des protagonistes, que j’attendais avec impatience, permet de bouger tout doucement l’intrigue, tout en douceur, pour qu’enfin les deux Londres se re-rencontrent enfin, laissant entrevoir un final épique. Car pendant que le nouveau monde de Lila s’amuse, le Londres blanc revit, renaît, pour le plus grand bonheur de ces habitants. Mais le danger de la magie rôde toujours, et si Kell et Rhy s’embourbe de trop dans leurs luttes internes, cette menace pourrait bien atteindre leur cité. A Gathering of Shadows réalise un petit numéro d’équilibriste, entre la fatalité, le conflit qui risque à tout instant d’éclater au sein du Londres rouge ou du blanc, au sein même des personnages, et avec la joie des festivités. Et une chose est sûre, de ce côté là, le pari est réussi pour V.E. Schwab. Mon cœur s’est serré plus d’une fois au fil des confrontations, la noirceur qui me manquait dans A Darker Shade of Magic, je l’ai enfin trouvée ici. Et puis, j’ai trouvé le soleil aussi. Le tournoi sentait bon l’été et les surprises. Je me suis complètement prise au jeu. Certes, j’aurais parfois apprécié que l’auteure évite la voie de la facilité, comme le fait que la quasi-totalité de ses personnages ait des facultés hors du commun (voir un personnage normal, qui n’a pas « été choisi » réussir, ce n’est pourtant pas compliqué…). Mais qu’importe, je me suis bien amusé dans ce Londres alternatif, j’ai adoré me balader au marché entre les différents combats, voir les stratégies se développer, et bien sûr, participer aux bals organisés pour l’occasion. Oui, il y a des défauts. Des personnages qui paraissaient si prometteurs dans le tome précédent m’emballent moins. De la philosophie de comptoir comme quoi il faut approcher la mort pour sentir la vie. Il y a des facilités scénaristiques. Je crains un peu le dernier tome, dont l’intrigue s’annonce plus proche du premier (gros enjeux, la survie d’une société par exemple), que du deuxième (de l’introspection et de la fête, en veux-tu, en voilà). Il n’empêche que le résultat est là. Ce deuxième tome, j’ai l’ai vraiment aimé. A lire si : - vous avez aimé le premier tome : même univers mais en mieux - vous voulez découvrir des personnalités hautes en couleur |