Quand je lis un roman, essais mis à part, la chose que je recherche le plus, ce sont des émotions. Je vogue de genre en genre dans cette quête, et si certains n'ont pas ma préférence, il y a en a un que j'évite à tout prix. Non vraiment, l'horreur, non. Un jour j'ai appris l'existence de Uzumaki, et je me suis dit que j'allais consciencieusement l'éviter. Et puis un (autre) jour je l'ai reçu en cadeau. Alors go Uzumaki. Uzumaki est un manga japonais créé par Junji Ito, que j'ai lu en anglais sous ce titre, mais qui est d'ores et déjà publié en français sous le titre de Spirale. Ce qui est une traduction littérale du titre, et qui lui va très bien, puisque celui-ci raconte l'histoire d'une ville hantée par les spirales. Je ne sais même pas comment expliquer mieux le concept du scénario. Mais les gens sont fascinés par les spirales, et eux et leur environnement se transforment au fur et à mesure en...ça : Et Junji Ito étant un maître de l'horreur, tout est absolument...malsain. Il y a assez peu de sang, ce manga n'est pas gore, mais tellement dérangeant, dégoûtant, crispant. Pendant ma lecture, j'étais en permanence mal à l'aise. Alors, ce n'est pas un sentiment que je recherche, mais une chose est sûre, je suis bien rentrée dans ce livre à l'univers délirant, et le mangaka m'a bien emmenée avec lui. Un succès donc, même si je suis plutôt mitigée sur ma capacité à apprécier ce succès.
Clairement, je ne suis pas la cible de ce manga, j'ai du mal à apprécier le genre, mais Uzumaki me parait être une référence de l'horreur psychologique, du manga qui met mal à l'aise, alors je ne peux que conseiller sa lecture. Je doute qu'il puisse laisser quiconque indifférent. Mon seul reproche concerne la structure du manga (je possède une intégrale qui regroupe les 3 volumes), à savoir que les chapitres avaient assez peu de liens entre eux. On suivait un personnage, quasi notre seul point de repère, tandis qu'elle était témoin des bizarreries spiralesques de sa ville, mais le scénario était très décousu. Il se construit un peu plus dans la dernière partie, pour finir par être résolu trop rapidement. Cependant, cela reste un reproche mineur et personnel (pour moi qui aime les livres portés par les personnages et avec un scénario construit (et si possible avec plein de sous-intrigues (mais je m'égare))), Uzumaki, c'est un manga qui se déguste un chapitre par ci, un chapitre par là, un manga d'ambiance, un manga malsain, un manga dont rien que les dessins rendent inconfortables...bref, tout une expérience ! A lire si : - vous aimez l'horreur psychologique - vous voulez découvrir un monument japonais (oui parce que quand même, c'est un peu connu il paraît)
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Après le plaisir du premier tome, il était évident que je continuerai la série avec sa suite. Aussitôt sorti, aussitôt acquis, le voici trônant fièrement sur ma table de nuit. Et puis j’avais tellement de lectures en retard, et aussi tellement peu de temps, que j’ai laissé traîner. Et même avec une soirée complète devant moi, j’ai attaqué le manga un peu pressée « plus vite j’aurais fini, plus vite je pourrais passer à autre chose ». Clairement, je n’étais pas dans de bonnes dispositions pour apprécier l’œuvre de Yami Shin. D’autant plus que j’ai eu du mal à resituer l’action dans les premières pages. (Je ne m’attarderai pas sur le résumé de ce deuxième tome, qui poursuit sans heurt l’histoire du premier, et qui comme celui-ci nous laisse dans un moment critique. Cruel.)
J’avais beau toujours trouver les dessins magnifiques, je ne parvenais pas à me poser pour déguster le livre. Sauf que les pages défilant, le talent de la mangaka se dévoile de plus en plus, et sur la fin, j’étais scotchée. L’histoire défile tout doucement, on découvre plusieurs choses sur la mythologie de Yami Shin, mais cet aspect de Green Mechanic ne m’a pas particulièrement éblouie. Ce qui l’a fait, par contre, ce sont les personnages. Rarement ai-je déjà vu des personnages de manga à la psychologie aussi développée dès le deuxième tome (à part Nana, peut-être). Je m’emballe peut-être, mais une double-page m’a fait forte impression : passé le deuxième tiers du livre, on voit l’héroïne en proie au doute, en pleine de crise de manque de confiance en elle. L’émotion était tellement bien retranscrite que mon ventre s’est serré pour elle. Misha n’est pas la seule à avoir droit à un traitement spécial, le personnage de Neil est aussi mis plus en avant. Bref, le bonheur. Le bonheur d’une lecture qui m’a pris aux tripes l’espace de quelques instants, de personnages que j’ai pris plaisir à retrouver (Reborn en tête) ou à découvrir, de poursuivre l’histoire qui si elle reste encore classique propose de belles choses, et laisse même de la place pour l’humour. Vraiment, j’étais intriguée par le premier tome, me voici bien accrochée par le deuxième. Vivement la suite. Cette série mérite clairement qu’on s’y attarde (et cette chronique ne lui rend pas justice). A lire si : - vous aimez toujours les beaux dessins - vous voulez un manga qui creuse un peu ses personnages et ses sujets De Maurice Druon (de l’Académie Française, tout de même), je n’avais lu que Les Mémoires de Zeus. Un excellent ouvrage, mais à ne surtout pas lire d’une traite au risque d'un bon mal de crâne (ou alors ce n’est que moi, mais personnellement, je ne suis pas habituée à lire ce niveau de langue). Je recommande, beaucoup, mais c’est surtout mon intérêt pour la mythologie qui m’a poussée à l’ouverture du livre, le palmarès de l’Immortel m’important peu.
Et puis, j’en suis venu à sa saga des Rois Maudits. Pour une raison presque futile : il paraît que G.R.R. Martin tire de ces romans son inspiration principale pour Game of Thrones. Après lecture je comprends pourquoi. Le Roi de Fer est le premier livre d’une saga historique de sept tomes, qui commence en 1314, lors de la fin du procès des Templiers. Je ne connaissais pas du tout cette période de l’histoire, et elle est ici particulièrement bien documentée et surtout romancée. En allant traîner sur internet (Wikipédia mon ami), j’ai pu constater que je ne voyais pas de différences entre ce que j’avais lu et la réalité historique, ou du moins les traces que l’on en a. Après 7 ans de procès, les derniers Templiers (y compris leur Grand Maître) sont condamnés à mort : leur organisation a pourtant financé la couronne pendant deux siècles, et les accusations auxquels ils répondent sont fausses. Devant l’injustice, le Grand Maître sur l’échafaud maudit le Pape, le Garde des Sceaux, et le Roi de la France (Philippe IV dit Le Bel), prédisant leur mort dans l’année. Parallèlement à cela, la famille royale doit faire face à une affaire menaçant la lignée : les femmes ayant épouser les princes du royaume sont infidèles, leurs enfants pourraient bien ne pas être de sang royal. Le lecteur vient à la rencontre du peuple de France du XIVe siècle dans cette ambiance qui sent bon les complots, le sexe et la politique. Que du bon donc ! La grande histoire a toujours été riche de plus petits récits, pour mon plus grand bonheur. Les péripéties se succèdent de façon fluide, aidées en cela par la plume de Maurice Druon. Le roman est plutôt court, mais se suffit à lui même...tout en annonçant d'ores et déjà une fresque épique (certes, en sachant que six tomes le suive, je ne m'avance pas beaucoup). Seul petit point noir pour moi, le lecteur reste tout de même très étranger aux nombreux protagonistes, l'on connait leurs états d’âmes, sans pour autant vraiment les connaitre eux, encore moins les comprendre. Cela reste cependant du détail, et puis au moins je ne serais pas impatiente de toujours connaitre la suite, au risque de me dégouter de la série (ça arrive plus souvent qu'on ne le pense !). Rendez-vous donc dans quelques mois pour la suite. A lire si : - vous voulez commencer une grande fresque familiale et politique - l'histoire de France vous intéresse - vous voulez découvrir une plume immortelle en douceur |