J’étais d’humeur à une lecture légère, et poussée par les excellentes critiques, je me suis plongée dans le premier tome de Dynasties, écrit par Ilona Andrews, le couple américain que l’on ne présente plus. J’avais déjà commencée cette lecture il y a quelques années, mais avait arrêté devant le manque flagrant d’originalité, qui avait tendance à m’ennuyer (d’après mes souvenirs). Je suis cette fois-ci allée jusqu’au bout, et confirme ma première impression : ce n’est pas cette série qui révolutionnera l’Urban Fantasy. Cependant, la lecture est efficace et bien agréable.
Commençons par les choses qui fâchent, les clichés, avec en première ligne le couple qui tient l’histoire : Nevada Baylor et Mad Rogan (les deux personnages présents sur cette fameuse couverture US absolument hideuse qui rend la lecture du roman en public plutôt compliquée (non, je ne mettrais pas d’image)). Nevada, sans être une Mary-Sue, mérite quand même le titre de special snowflake du roman. Elle n’est jamais dans la démesure, aime son prochain mais surtout sa famille, a connu une relation amoureuse mais sans passion (on se demande bien de quel côté elle va trouver cette passion…). Douée avec les armes à feu, compétente dans son job de détective privée (et encore une détective privée dans de l’Urban Fantasy !) tue en dernier recours, et cela tâche sa conscience. Et bien sûr, elle a des dons cachés. En face d’elle, Connor Rogan, Mad Rogan de son surnom, en raison de sa psychopathie latente : l’athlétique, magnifique, grand, beau, rugueux (rugueux, rendez-vous compte), musclé, charismatique, sexy, imposant, intelligent trentenaire a fait l’armée et est devenu célèbre en raison de ses pouvoirs exceptionnels, y a tué beaucoup de gens en y prenant bien du plaisir (mais en pensant au bien de la nation, attention!). Les auteurs nous font le coup de bad boy au grand coeur, Mad Rogan n’a pas peur de tuer, cela ne lui fait rien, il prend tout ce qu’il peut chez les autres sans s’en excuser, mais attention, il aide ses employés, il fait tout pour eux, et eux en retour lui vouent une adoration sans bornes. Gnnnnn. Dans le monde de Nevada et Mad (Mad…), un sérum donnant des pouvoirs à qui s’en administre a été découvert à la fin du XIXe siècle. D’abord réservé à l’armée, les civils ont vite pu s’en emparer, et la population au complet s’est retrouvée avec des pouvoirs plus ou moins impressionants. Houston, de nos jours. Le sérum n’est plus utilisé, en raison des lourds problèmes causés par les gens avec des capacités trop démesurées. Les pouvoirs ne se passent plus que par hérédité, ce qui a fait naître des Maisons : les gens dotés de dons au-dessus de la moyenne ne se marie qu’entre eux, pour garder au maximum leur influence, leur richesse, leur contrôle. Nevada compte parmi la plèbe, elle n’a qu’un petit pouvoir, elle sait quand les gens lui mente. Mad est un Majeur (capacité vraiment exceptionnelle), un télékinésiste. Les deux vont devoir s’allier pour résoudre une enquête, mais bien sûr, la collaboration ne se fera pas sans heurt (parce que Nevada est prise à la gorge, parce que Mad pense pouvoir tout acheter). Le monde de ce livre est violent, un brin machiste (bien sûr, les représentants des maisons avec de gros méchants pouvoirs de Majeurs sont des hommes), tout le monde menace tout le monde à tout de bout de champ (c’est un poil fatiguant… « grrrr, je vais te tuer si tu fais ça….grrr, touche moi et je te le ferai payer »). Voilà, du bon gros cliché. Si vous décidez donc de lire Burn For Me/Entre les flammes, il faut en avoir conscience. Cependant, si cela n’est pas gênant pour vous, ou si vous arriver à en faire abstraction, la lecture vaut le coup. Le couple Andrews connaît son affaire, sait écrire de façon simple, sait faire monter le suspense, distiller les bons ingrédients au bons moments. De plus, le monde imaginé permet toutes les fantaisies, et réserve sa part de surprise. Les pouvoirs des différents individus rendent la violence de ce monde presque comme le notre crédible. Le principe des Maisons, des mariages arrangés, du monopole du pouvoir, rajoute un petit côté historique qui fait plaisir, et qui se marie parfaitement bien avec le côté scientifique, et les recherches sur les capacités spéciales de chaque famille. Vraiment, j’ai adoré ce monde de Dynasties. J’ai beau avoir parfois levé les yeux au ciel devant certaines situations, la mythologie coule tellement de source qu’on pourrai tout passer au scénario. Celui-ci, classique pour de l’Urban Fantasy (une enquête, des fausses routes, des alliés inattendus, des bastons de temps en temps), fait son job. Le mystère est résolu à la fin de ce premier tome. Cela aurait pu freiner mon envie de découvrir le 2e (mon cœur va aux séries dont les opus ont un fil conducteur, pas des histoires indépendantes les unes des autres), mais l’épilogue, très efficace et du point de vue de Mad Rogan, relance déjà un nouveau conflit, et me donne très envie d’ouvrir White Hot (mais toujours sur ma liseuse, parce la couverture, merci mais non merci). Donc, cette nouvelle série du couple Andrews (prévu en trois tomes, les deux derniers tomes étant sortis en 2017) ne sort pas des sentiers battus. Elle utilise des artifices déjà vu et revu, mais de façon efficace, sans trop en faire. Oui, il y a des défauts, de quoi râler, mais c’est une lecture divertissante bien faite, et qui m’a fait très plaisir à lire. J’espère que beaucoup pourront également y trouver leur compte ! A lire si : - vous aimez votre urban fantasy avec un soupçon de romance - si vous avez une bonne résistance aux clichés habituels (héroïne forte mais pas trop, héros autoritaire mais avec un grand cœur) - vous voulez découvrir une mythologie originale
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