Pour la petite histoire, j’ai adhéré à France Loisirs en septembre dernier dans le seul but de pouvoir acheter ce roman (j’avais toujours refusé de le faire, l’idée que la librairie prenne le client en otage en « obligeant » celui-ci à acheter au moins un roman par trimestre me rebutait trop). Mal m’en aura pris. J’ai acheté Edwenn et reçu en cadeau Les Ailes d’Emeraude, deux des prix de l’imaginaire de France Loisirs, et les deux sont d’amères déceptions. Si j’ai au moins pu finir les Ailes d’Emeraude, qui s’il n’est pas terrible est au moins très facile à lire, ce n’est pas le cas du livre de Charline Rose, à mon grand regret.
Edwenn, le Monde des Faës, c’est donc le vainqueur du prix de l’imaginaire 2016, décerné par les lecteurs de France Loisirs. Il raconte l’histoire d’Edwenn, un jeune humaine vivant à la frontière entre le pays des humains et celui des faës, qui va se retrouver au milieu d’une guerre entre faës et chimères. La jeune femme va même être un enjeu majeur de celle-ci. Des faës, une guerre, des personnages forts, un héros projeté dans l’inconnu. Ce livre me suppliait de le lire chaque fois que je le voyais sur internet. Cela commençait plutôt bien. La plume est plutôt posée, l’auteure sait prendre son temps, décrire l’univers, ses protagonistes, les prémices de la guerre, le pourquoi de celle-ci. Et puis le temps passe ; les descriptions me gonflent ; je ne me sens pas impliquée dans l’histoire, les personnages secondaires sont trop unidimensionnels. ET SÉRIEUX QU’EST-CE QU’ELLE EST CHIANTE EDWENN !!! Je crois avoir rarement développé autant de haine pour un personnage, particulièrement un personnage principal que le lecteur est censé apprécier. Je crois que c’est d’ailleurs cela qui fait basculer la balance de l’énervement à la colère pure envers Edwenn : l’auteure en a beaucoup trop fait pour que son héroïne soit aimée. Les faës masculins sont persuadés qu’elle chie des arcs-en-ciel (oh, une humaine qui s’adapte si bien à notre monde !), tandis que leurs camarades féminines (à l’exception d’une, il fallait bien une amitié fille-fille pour le test de Bechdel) ne voient en elle qu’une menace (grrr, tu n’as rien à faire ici, nous te détruirons!). Bien sûr, notre charmante Edwenn est toujours égale, elle est très agréable, a un esprit vif, curieux, sait se faire respecter (sérieux, des faës de plusieurs centaines d’années lui passent tout par crainte/respect de son « tempérament de feu »), est très moderne, n’a pas peur des menaces. Oh, et puis elle est belle et elle danse bien aussi. Saupoudrer le tout d’un soupçon d’arrogance (on dit impertinence pour faire bien), et vous obtenez ma Némésis faite mots. Du bonheur. Du coup, ma lecture a été très difficile, quand Edwenn ne démontre pas l’étendue de ses capacités de super-princesse-super-courageuse, on lit des paragraphes de descriptions sur pourquoi elle serait géniale, d’après les autres personnages. Bon, je fais une fixette sur Edwenn, mais il n’y a pas qu’elle qui ne m’a pas plu (mais quand même, quand même). Les personnages sont tous beaucoup trop lisses, je n’ai vraiment pas adhéré. Le monde développé par Charline Rose reste très agréable et fascinant (j’aime beaucoup le principe du Royaume de Nuit), mais il se retrouve plombé par trop de descriptions qui ralentissent de trop le récit. Oui, moi qui aime tant les histoires qui prennent leur temps, qui posent bien les bases, je me suis retrouvée plutôt ennuyée. J’ai fini par abandonner. Déception. La plus grosse peine, c’est que je voulais vraiment aimer ce livre. J’y ai cru pendant de nombreuses pages. Mais à un moment, il faut savoir accepter l’échec. Bon, je ne l’ai pas non plus donné. J’avais tellement envie de l’aimer que je n’ai pas totalement perdu l’espoir de le finir un jour (on y croit !).
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