J'étais censée rire. Comme les milliers de gens qui ont eu un coup de cœur pour cette petite romance. A la place du sourire, j'ai eu la révélation (non, je n'exagère pas du tout). Je sais maintenant pourquoi je n'aime pas les romances, les histoires d'amour pures et dures, les romans qui suivent uniquement le fil d'une relation entre un homme et une femme (il y a assez peu de romances homosexuelles dans mes lectures passés). Parce qu'apparemment, pour que les jeunes femmes présentées dans ces livres (puisqu'on suit plus régulièrement un point de vue féminin) trouvent le bonheur amoureux à la dernière page, il faudrait qu'elles soient misérables au début du roman. C'est le cas pour The Hating Game, écrit par Sally Thorne, où je me suis retrouvée incroyablement mal à l'aise dès les premiers chapitres dépassés, alors que je pensais trouver une lecture légère. J'ai fait la connaissance de Lucy, jeune active qui vit dans un appartement miteux, travaille dans le monde de l'édition, ne trouve pas le temps de rentrer voir ses parents dont elle est très proche, n'a pas d'amis, de passions, de sorties (et donc pas de relation amoureuse), se fait traiter comme un paillasson au travail, et partage son bureau avec un homme qui n'a que mépris à son égard, Josh. Et peu importe qu'elle finisse avec cette homme, que leurs joutes verbales soient rigolotes à lire, qu'en fait, il l'aime depuis le premier jour et ferait tout pour elle (le scénario est tellement cousu de fil blanc). Le fait est qu'il instaure une relation de tension absolument malsaine dans leur espace de travail. Lucy a une vie de merde. Et comme l'histoire est écrite à la première personne, j'étais vraiment triste pour elle. On est censé rire de ses déboires et de ses tentatives de faire de son mieux ; l'écriture est vraiment tournée pour ça, mais je n'ai pas réussi. Le premier baiser est à la limite du glauque, Lucy est franchement longue à la détente, et traite Josh comme un simple objet sexuel, se laisse harceler par lui, répond avec tout autant de haine, tout en ayant besoin de cet homme pour ne plus se faire marcher sur les pieds par les autres. C'était vraiment trop pour moi. La lecture reste agréable, mais j'ai beaucoup trop tiqué pour dire que j'ai aimé (bon, je note quand même que The Hating Game passe le test de Bechdel, et qu'à défaut d'être un mec sympa, Josh n'est au moins pas un gros macho, ça mérite quand même d'être noté). Et donc, avec le recul, ce "syndrome de la fille misérable" (particulièrement exacerbé ici), je le retrouve vraiment dans la plupart des romances : thriller, historique, comédie, contemporaine, tous genres confondus. Comme si l'amour épique ne pouvait arriver qu'aux filles qui sont géniales par nature mais se contentent d'attendre dans leur vie pourrie. Et qu'une fois qu'elle l'ont trouvé, la seule chose importante est l'autre individu, et ils s'en vont vivre heureux dans leur petite bulle et ne doivent côtoyer personne d'autre. Rares sont les romances qui s'éloignent de ce modèle (et en aparté, je trouve ça un peu malsain que ce soit ce modèle de relation qui soit principalement mis en avant, mais chut), mais fort heureusement, elles existent. Bref, j'ai trouvé mon problème. A moi de mieux cibler mes recherches pour combler mes envies de douceur. A lire si : - vous aimez les romances ; je suis clairement dans la minorité, alors, il ne faut pas trop écouter ce que je dis
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