Rentrer dans ce livre a été compliqué et douloureux (il a fallu que je m’y reprenne à deux fois). L’histoire met un certain temps à démarrer, le lecteur ne sait pas trop où il va, alors même que l’on n’est pas dans un roman de fantasy qui prend du temps pour expliquer l’univers dans lequel évolue ses personnages (il le fait, mais juste ce qu’il faut). On est dans de la fantasy avec moult action, et peu de contemplation. Et si je suis globalement satisfaite de A Darker Shade of Magic, je pense que c’est justement d’un peu de contemplation dont j’ai manqué.
Dans les premières pages du roman, nous faisons la connaissance de Kell, l’Antari de la famille royale de Londres. Du Londres rouge tout du moins. Car dans de l’univers dans lequel Kell et sa famille évoluent, il y a quatre « couches » de Londres qui existent en même temps. D’abord le Londres gris, le Londres que nous connaissons, sans magie, mais au XIX siècle. Puis le Londres rouge, dans une autre dimension, où la magie est chose commune et où elle prospère. Le Londres blanc, un monde dirigé par la peur et la violence et où la magie est fortement recherchée. Et enfin le Londres noir, un Londres qui a été détruit par la magie trois siècles auparavant. Des portes reliaient auparavant les quatre villes entre elles, mais depuis la disparition du Londres noir, le rouge a choisit de se couper de ses voisins, limitant au maximum les voyages. Seuls les Antaris (magiciens très puissants pouvant ouvrir les portes) avaient droit de passage. Aujourd’hui, Kell est le seul Antari du Londres rouge, et sert entre autres de facteur pour la Cour royale. Malheureusement, lors de l’un de ses voyages, il va ramener dans ses poches un objet qu’il n’aurait pas dû, et les ennuis vont dès lors commencer pour les trois Londres encore debout. Ça fait un résumé conséquent rien que pour l’univers (je n’ai pas parlé de la magie par exemple), mais les choses sont limpides dans le roman, la lecture est fluide et laisse plutôt la part belle au déroulement de l’histoire. Outre Kell, le lecteur va côtoyer Lila, une (presque) pirate du Londres gris, Rhy, le prince couronné du rouge, et vaguement Holland, l’Antari du blanc ; mais surtout Kell et Lila. Cependant, là où Lila a été un personnage haut en couleur, j’ai plus de réserve sur Kell. Le suivre a été agréable, il était plutôt sensé, avait ses moments de faiblesses comme de coups d’éclat, mais il m’a parfois semblé un peu plat par rapport aux trois autres protagonistes. Ou peut-être plus nuancé qu’eux, à la fois plus riche, plus mis en avant, mais aussi un peu éclipsé, comme s’il devait parfois laisser de la place aux autres. Kell est bien dépeint, mais ne laisse pas de marque indélébile dans l’esprit du lecteur, contrairement à Rhy et Holland particulièrement, dont les esquisses laissaient présager de belles choses. Peut-être pour les tomes suivants ? A Darker Shade of Magic, c’est un bon divertissement (avec un vraie fin, malgré la suite, le livre se suffit à lui même), mais pour parfaire la chose, j’aurais aimé que l’auteure prenne parfois un peu plus le temps, se livre peut-être à plus d’introspection, calme le tempo pour que le lecteur puisse mieux appréhender les différents mondes : le récit manque parfois un peu d’ambiance, d’âme, et oserais-je le dire, de noirceur. Là, le rythme de l’histoire ne laisse pas de place à ce genre de détails, et va à l’essentiel. Cependant, avec ce premier chapitre définitivement clos, j’ai bon espoir de voir mes attentes réalisées dans les prochains opus (en espérant que le 2e tome ne soit pas juste du réchauffé, le même livre mais la découverte en moins, comme pour une autre série entamée dernièrement). Et puisque ce sont les vacances, il n’y a pas de raisons pour que je ne découvre pas ça rapidement ! A lire si : - vous aimez la fantasy orientée action - vous voulez un univers original - vous aimez les manteaux pratiques
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