A tous ceux qui comme moi pensaient que nous allions avoir dans ce quatrième tome de Kel l'histoire d'Ieran le Général Taureau, sachez que ce n'est pas le cas. Nous avons simplement une histoire d'Ieran le Général Taureau. Et surtout, à ceux qui pensaient qu'ils allaient trouver Ieran l’opiniâtre, le têtu, le bougon, détrompez vous également. Ce Ieran là est un peu plus jeune : Il n'avait pas réfléchi. Il n'avait pas eu le choix. Revoyez vos attentes, et ensuite, nous pourrons parler des 375 pages de Kel - Le Général Taureau, écrit par Andrea Schwartz. J'ai été plutôt perplexe lors de ma lecture des premiers chapitres, puis des derniers. L'introduction est très longue, la fin au contraire abrupte. Il faut attendre presque 250 pages pour voir la première vraie bataille. Le rythme, et le ton de l'histoire que j'ai commenté un peu plus haut m'ont donc prise de court. Pourtant, Le Général Taureau est un bon roman, une excellente lecture. Mon seul vrai reproche concernerait le traitement d'Ieran, particulièrement dans la première partie. Il se laisse porter, l’irascibilité de ce personnage que l'on connaît depuis quatre livres est ici pratiquement absente. Mais ici, notre héros est jeune (21 ans durant le récit, outre les flashback et les flashforward), cela peut donc être excusé. Ce travers noté, ma perplexité mise de côté, je peux maintenant parler justement du Général Taureau. Andrea Schwartz connaît toujours aussi bien son univers (ce qui est plutôt rassurant), elle nous entraîne à nouveau sur les champs de bataille, mais du côté des Cheveux Noirs. On n'entend plus parler des sai Mordrain ou des sai Qunthel (seulement de façon anecdotique), accueillons les sai Mon et les sai Margain. Ce petit changement dans la hiérarchie militaire présentée est plutôt plaisant, tout comme celui de la famille impériale. Nous sommes ici plusieurs décennies avant les événements du premier tome, et d'entendre parler du futur empereur, ou de voir le père d'un personnage des tomes précédents prête à sourire. Oui, retrouver l'univers de Kel est toujours agréable. Quant à l'histoire proprement dite, elle est diablement efficace. Je regrette l'introduction plutôt longue, que les batailles épiques mettent du temps à arriver. Mais une fois dedans, le livre devient impossible à lâcher. L'auteure n'a a mon avis jamais aussi bien écrit l'exaltation et l'horreur du champ de bataille (ceci de la part d'une fille qui écrit depuis son canapé, je reconnais). Ieran encaisse, garde la tête froide la plupart du temps, le suivre a été un vrai plaisir. Un petit mot sur le côté féministe de l'histoire. Le Général Taureau est le tome le plus guerrier des quatre, celui où les femmes ont le moins de place ; il est donc difficile de juger de la portée de l'histoire à ce niveau. Pourtant, deux personnages féminins sont mises en avant, et font forte impression. Les a-priori de notre Ieran, qui s'il reconnaît des avantages à la condition féminine se garde bien de les intégrer à sa vie (une femme reste à sa place), se trouvent doucement perturbés. Toujours timide, mais oui, côté féministe il y a. Andrea Schwartz nous emmène encore plus loin dans son univers (la géographie tient d'ailleurs pour une fois une place un peu plus importante), et pour qui a déjà été conquis par les premiers livres, Le Général Taureau est une valeur sûre. Clairement, c'était une bonne lecture. Néanmoins, la lenteur de l'introduction, la rapidité de la conclusion, et moults petits détails (présentation détaillée de personnages qu'on ne revoit plus, le prologue qui nous présente un Ieran d'un âge avancé mais qui ne conclut pas l'histoire) me laissent penser que l'histoire d'Ieran sera faite en deux tomes. Honnêtement, si ce n'est pas le cas, ce quatrième tome de Kel resterait un bon opus, mais comme incomplet, qui laisse trop le lecteur sur sa faim. S'il-vous-plaît Mme Schwartz, dites moi que j'ai bon. A lire si : - vous adhérez déjà aux premiers tomes de Kel - vous aimez les batailles épiques
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